Loi « lanceurs d’alerte » : 29 organisations lancent un appel à la société civile

0  -  Article mis à jour le 10 juin 2021

Communiqué commun

Alors que la directive européenne pour la protection des lanceurs d’alerte doit être transposée avant la fin de l’année, une coalition de 29 organisations déplore le manque d’empressement du gouvernement et des parlementaires. Parmi elles, des associations de défense de l’environnement, de la liberté de la presse, de lutte anti-corruption ou encore des syndicats de magistrats, de journalistes ou de cadres. À l’initiative de la Maison des Lanceurs d’Alerte, elles lancent un appel à la société civile.

« Chaque semaine, de nouveaux scandales apparaissent : Panama papers, Mediator, Dépakine, contaminations et fraudes alimentaires, pollutions environnementales… Derrière ces affaires, il y a des hommes et des femmes qui décident de prendre la parole pour dénoncer des dysfonctionnements et éviter des crises sanitaires, écologiques ou économiques. Malheureusement, suite à cet engagement fort, leur quotidien devient intolérable et leurs alertes sont encore trop rarement entendues. Cette situation doit cesser. »

Les signataires demandent une loi qui protège les lanceurs d’alerte et garantit le traitement de leurs signalements.

C’est avec ce mot d’ordre que 29 organisations (dont le SNJ-CGT, adhérent de la Maison des lanceurs d’alerte, NDLR), parmi lesquelles la Maison des Lanceurs d’Alerte, Greenpeace, les Amis de la Terre, le Syndicat de la Magistrature, Foodwatch, Anticor, Attac, la Ligue des Droits de l’Homme, mais aussi la FSU, Solidaires, la CFDT Cadres ou l’Ugict CGT, ont lancé, ce mercredi 2 juin, une campagne de mobilisation pour l’adoption d’une loi qui protège les lanceurs d’alerte et garantit le traitement de leurs signalements.

Une loi encore trop inopérante

En 2016, la loi Sapin II a tenté de régler, en partie, ce problème. Elle a, par exemple, interdit de licencier ou de rétrograder les lanceurs d’alerte. « Mais obtenir ce statut relève encore du parcours du combattant et cette loi comporte de nombreuses lacunes », soulignent ces organisations. « Elle n’offre, par exemple, aucune garantie que les alertes soient traitées, ce qui est bien souvent la première demande des lanceurs d’alerte. »

Il faut se saisir de l’occasion inédite d’améliorer significativement les droits des lanceurs d’alerte.

Elles demandent que le gouvernement et les parlementaires se saisissent de l’occasion « inédite » que représente la transposition de la directive européenne pour améliorer significativement les droits des lanceurs d’alerte en France.

Des propositions restées sans réponse

Depuis 2019, la Maison des Lanceurs d’Alerte s’est mobilisée, aux côtés de plusieurs dizaines d’autres organisations, pour alimenter le débat public sur ce sujet.

Douze propositions concrètes ont été formulées pour compléter les dispositions de la directive. Elles abordent:

  • la question d’un fonds de soutien pour accorder des aides d’urgence aux lanceurs d’alerte en difficulté ;
  • la simplification des procédures avec la mise en place d’un guichet unique auquel adresser une alerte et qui s’assure qu’elle soit suivie d’effets ;
  • ou encore le renforcement des sanctions contre les « étouffeurs d’alerte » ou du rôle d’appui des syndicats sur les lieux de travail.

Ces propositions ont été adressées au gouvernement et aux parlementaires par lettre ouverte en 2019 puis en 2020. Des institutions reconnues telles que le Défenseur des droits ou la CNCDH ont publié des avis rappelant au gouvernement l’urgence et l’importance du problème.

Des appels qui sont, pour le moment, restés lettre morte.

Un appel adressé à la société civile

C’est pourquoi ces organisations se tournent aujourd’hui vers les citoyens : « Nous invitons toutes les personnes qui reconnaissent l’enjeu démocratique qu’est la défense des lanceurs d’alerte et de leurs alertes à signer notre appel pour soutenir nos propositions. »

« Trop de personnes aujourd’hui sont témoins d’abus et se taisent par peur ou manque de moyens. Par ce silence, ce sont nos droits, nos libertés et notre intégrité qui sont menacés. Les lanceurs d’alerte sont des sentinelles qui construisent un monde souhaitable pour tous. Nous devons leur permettre de parler et nous assurer que cette parole est entendue. »

Le 2 juin 2021.

Télécharger le communiqué en PDF

Lire également l’appel des 29 organisations

Lien pour signer l’appel : cliquer ici

Consulter le site de la Maison des lanceurs d’alerte

Liste des organisations mobilisées :

  • Maison des Lanceurs d’Alerte
  • Amis de la Terre France
  • Anticor
  • APESAC
  • Attac
  • Bloom
  • CFDT Cadres
  • CFDT Journalistes
  • Foodwatch
  • France Nature Environnement
  • FSU
  • Greenpeace France
  • Informer n’est pas un délit
  • Institut Veblen
  • Ligue des droits de l’Homme
  • Ma Zone Contrôlée
  • Nothing2Hide
  • Réseau Sortir du nucléaire
  • Ritimo
  • Sciences citoyennes
  • Sherpa
  • Solidaires Finances Publiques
  • Syndicat de la Magistrature
  • Syndicat National des Journalistes
  • Syndicat National des Journalistes CGT
  • The Signals Network
  • Transparency International France
  • Ugict CGT
  • Union syndicale Solidaires

 

 

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