Communiqué du SNJ-CGT
Le collectif de journalistes pigistes Les Plumés d’Infopro manifeste ce mardi 16 novembre au matin, devant le Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, à l’occasion de l’ouverture du Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France. Ils sont soutenus par plusieurs syndicats de journalistes, dont le SNJ-CGT.
Il s’agit de journalistes spécialisés, dans la culture, le développement durable, l’éducation, l’énergie, la ruralité, la santé, le sport ou encore les transports, qui couvrent l’actualité pour les différents titres du Groupe Moniteur et du Groupe Territorial (La Gazette des communes, Le Courrier des maires, Techni-Cités, Acteurs du sport, Acteurs de la vie scolaire, Lettre du cadre, Le Moniteur du BTP, AMC, CTB, BIP, EnerPresse, Le Moniteur artisans, Négoce).
Le salon est organisé par le Groupe Moniteur, filiale d’Infopro Digital.
La direction d’Infopro Digital a refusé, depuis son arrivée à la tête du Groupe Moniteur, d’inclure dans les négociations annuelles obligatoires les journalistes pigistes, qui n’ont eu aucune revalorisation de leur salaire depuis dix ans.
La direction d’Infopro Digital a refusé, depuis son arrivée à la tête du Groupe Moniteur, d’inclure dans les négociations annuelles obligatoires les journalistes pigistes, qui n’ont eu aucune revalorisation de leur salaire depuis dix ans.
La promesse d’une augmentation « l’année prochaine » ne suffit pas. « Après des années de discussions infructueuses avec la direction générale de notre entreprise, nous sommes à bout et aujourd’hui excédés de son manque de considération, voire son mépris, à notre égard », assure le collectif dans un communiqué.
En effet, la prime d’ancienneté, obligatoire car définie par la convention collective des journalistes, a été limitée, par un tour de passe-passe juridique. Les budgets dédiés aux piges ont été continuellement diminués, réduisant mécaniquement notre capacité à suivre le plus largement possible l’actualité pour les lectrices et lecteurs, décideurs des collectivités.
Mais le mépris d’Infopro Digital ne s’arrête pas aux journalistes pigistes.
Dans un dossier publié par sa revue Témoins, le SNJ-CGT a révélé la forte aggravation des conditions de travail au sein du Groupe Moniteur (lire ici), ainsi que la véritable bataille qu’ont dû mener les élus du personnel pour obtenir une expertise pour « risque grave ». Depuis, Le Monde a exposé les résultats de cette expertise (lire ici), menée au printemps, après une ordonnance en référé.
L’expertise montre que l’entreprise est basée sur un modèle économique focalisé sur des enjeux d’optimisation financière, au détriment de leur santé des salriés.
L’expertise montre que l’entreprise est basée sur un modèle économique focalisé sur des enjeux d’optimisation financière, conduisant à « imposer une transformation de l’entreprise, de son organisation, de ses métiers et des identités professionnelles de ses salariés » au détriment de leur santé.
Pour les élus du CSE, « la situation décrite est donc grave ». « Nous sommes particulièrement inquiets face à cette situation, ajoutent-ils, puisque les analyses de l’expert convergent avec nos propres constats et vécus comme élus et salariés, mais également avec les constats que nous faisons sur le terrain et notamment : le sous-effectif chronique, qui provoque des situations de burn-out, d’arrêts maladie et des tensions dans les équipes, les départs non remplacés dans plusieurs services directement liés aux situations de surcharge de travail, aux conditions de travail détériorées, la négation de l’existence d’un contrat de travail liant les journalistes rémunérés à la pige à l’entreprise, malgré le cadre juridique très clair existant en France ».
Infopro Digital n’envisage les salariés que comme une charge à faire baisser. Il n’a cessé de faire les poches de ses salariés : droits d’auteur, ancienneté pigiste, intéressement… En baissant les revenus de ses travailleurs, Infopro Digital devient « Infopro Germinal » et passe de « L’Usine nouvelle » – magazine phare du groupe – à « L’Usine ancienne ».
Montreuil, le 16 novembre 2021.
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