France 3 Pays de la Loire ciblée par des émeutiers, la colère a frappé

0  -  Article mis à jour le 3 juillet 2023

Communiqué de la CGT France Télévisions

Une odeur âcre d’incendie, une voiture carbonisée, et la porte vitrée brisée, derrière un tas de cendre… Cette nuit, le bâtiment de France 3 Pays de la Loire a été la cible de quelques émeutiers, interrompus dans leur action grâce aux réflexes du gardien, qui a descendu le rideau métallique et appelé les secours.

Nous condamnons fermement l’acte de vandalisme, et saluons le courage de notre collègue qui s’est retrouvé seul face à cette brusque flambée de violence. L’attaque ne semble pas avoir été préméditée, il s’agit plus probablement d’opportunisme: l’antenne régionale jouxte un quartier populaire et se trouve implantée face à un centre commercial. Comme d’autres services publics, nous représentons une forme de présence de l’État, et plus que les mairies, plus que les préfectures, nous sommes souvent à portée de colère.

Cette attaque contre nos locaux survient dans un contexte social et politique explosif: Le meurtre de Nahel, commis par un policier qui a tiré à bout portant sur un jeune homme de 17 ans, et dont le monde entier a pu être témoin grâce à des vidéos amateurs.

Cette attaque contre nos locaux survient dans un contexte social et politique explosif: Le meurtre de Nahel, commis par un policier qui a tiré à bout portant sur un jeune homme de 17 ans, et dont le monde entier a pu être témoin grâce à des vidéos amateurs. Qui peut encore penser qu’il s’agisse d’un acte isolé, quand dans notre pays, en 1 an et demi, 16 personnes ont été tuées par la police pour des refus d’obtempérer?

Lors de ces nuits d’émeutes, la colère s’enracine partout en France dans plus de 30 ans d’une politique de répression et de ghettoïsation dans les quartiers dits «populaires». Elle trouve aussi sa source dans le mépris qu’affichent nos dirigeants envers le peuple, et particulièrement les plus fragiles: conditionnement du RSA à des heures de travail, réduction du montant des allocations chômage, réforme des retraites… Ces derniers mois, nous avons vu le gouvernement rester sourd et aveugle aux revendications du plus gros mouvement social depuis des dizaines d’années.

Lors de ces nuits d’émeutes, la colère s’enracine partout en France dans plus de 30 ans d’une politique de répression et de ghettoïsation dans les quartiers dits «populaires». Elle trouve aussi sa source dans le mépris qu’affichent nos dirigeants envers le peuple, et particulièrement les plus fragiles.

Nous l’avons vu utiliser la force et mutiler des manifestants, pendant le mouvement contre la réforme des retraites, contre les militants écologistes à Sainte-Soline, pendant les manifestations des gilets jaunes.

Si nous condamnons l’attaque contre un de nos outils de travail et un de nos collègues, nous condamnons encore plus fermement le meurtre de Nahel et la violence sociale qui a servi de combustible à la colère qui s’exprime dans la rue.

Nous nous associons à la peine de la famille de Nahel et de ses proches.

En tant que service public, nous nous devons, sans relâche, de refléter sur nos antennes et dans nos journaux télévisés, toute la diversité de la société, en toute indépendance.

Paris, le 30 juin 2023.

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