Luxleaks : un procès inique

0  -  Article mis à jour le 12 janvier 2018

Le procès des deux lanceurs d’alerte Antoine Deltour et le journaliste Edouard Perrin s’est ouvert mardi 26 avril au Luxembourg dans le cadre de l’affaire du LuxLeaks.
Antoine Deltour et Edouard Perrin, qui sont poursuivis pour « vol domestique, d’accès ou de maintien frauduleux dans un système informatique, de divulgation de secrets d’affaires, de violation de secret professionnel et de blanchiment-détention des documents soustraits», risquent jusqu’à 5 ans de prison et plus de 1 million d’euros d’amende.

Edouard Perrin a révélé dans son enquête pour l’émission Cash Investigation diffusé par France 2 les pratiques des multinationales au Luxembourg concernant l’évasion fiscale.

La dénonciation des pratiques des multinationales au Luxembourg

Pour le SNJ-CGT, ce procès est infondé sur le fond et la forme. Comment admettre qu’Antoine Deltour et Edouard Perrin qui ont contribué à mettre en lumière des pratiques financièrement très dommageables pour les Etats, se retrouvent aujourd’hui sur le banc des accusés.

Inique ce procès car il intervient après la publication des fameux « Panama Papers » qui ont montré le besoin de transparence pour lutter contre les pratiques d’évasion fiscale des multinationales et la nécessité de garantir la protection des lanceurs d’alerte.

Il y a pour le moins une hypocrisie des gouvernements en Europe. D’un côté on se se félicite, comme l’a fait François Hollande, des révélations des Panama Papers en affirmant: «Je remercie les lanceurs d’alerte, je remercie la presse qui s’est mobilisée (…) c’est grâce à un lanceur d’alerte que nous avons ces informations (…) ils prennent des risques, ils doivent être protégés ». De l’autre on traîne en justice les auteurs du « Luxleaks » dans le silence honteux du gouvernement français.

De plus, ce procès se déroule à l’issue du vote de la dangereuse directive sur le secret des affaires votée le 14 avril par le Parlement européen, un texte qui menace la liberté d’expression. Avec une telle directive, les révélations comme les Panama Papers seraient- elles encore possibles ?

Le SNJ CGT adresse un message de soutien à Antoine Deltour et Edouard Perrin. Il condamne ce procès et interpelle à ce sujet le Luxembourg.

Il appelle enfin à poursuivre la campagne avant la réunion du Conseil européen le 14 mai avec les 54 ONG et syndicats en Europe contre la directive Secret des affaires, qui constitue une menace pour la liberté d’expression et pour les lanceurs d’alerte.

Montreuil, le 25 avril

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