Le SNJ-CGT rend hommage à la mémoire de Georges Séguy, l’ancien secrétaire général de la confédération de 1967 à 1982, ancien résistant et déporté. Il est décédé le samedi 13 août 2016 à l’âge de 89 ans.
Après son action dans la Résistance à 15 ans et sa déportation à Mauthausen à 17 ans, il a été embauché à la SNCF où il a adhéré à la CGT.
C’est en 1967, au 36e Congrès, qu’il est élu secrétaire général de la CGT.
Pendant les grèves de 1968, il a été confronté aux questions complexes liées à la généralisation de la grève, au rapport avec le mouvement étudiant, à l’articulation mobilisation/négociation.
Attaché à l’unité de la classe ouvrière, il a veillé à tenir compte des évolutions tant socioprofessionnelles que celle des organisations du travail.
Il n’a jamais accepté la division syndicale et, dans un contexte souvent difficile, il a tenté de trouver des voix unitaires. Il a contribué positivement au long processus de clarification des rapports de la CGT aux partis politiques.
Georges Séguy, loin de l’image qu’on a tenté de donner de lui, avait une grande soif de savoir, exhortant les salariés à lire, à lire encore pour avoir accès à la connaissance, à la culture et ainsi pouvoir approfondir leurs facultés de jugement.
Georges Séguy a profondément marqué le mouvement syndical, mettant l’accent sur la nécessité, au-delà de la revendication et de la contestation, d’opposer au patronat des solutions économiques et sociales.
Cette disparition intervient dans un contexte où le gouvernement Valls, la droite et le patronat vilipendent la CGT, font condamner des syndicalistes en poursuivant leur ligne d’austérité, en instaurant l’insécurité sociale avec la loi Travail qui ne fera en rien baisser la fameuse courbe du chômage.
En conclusion de son livre Lutter (Stock, 1975), Georges Séguy a écrit ce qui fut le combat de sa vie : « Je souhaite que mon pays devienne pour le monde entier un grand exemple de progrès social et de liberté. »
Sans doute est-ce encore insupportable pour les néolibéraux et les grands éditorialistes d’aujourd’hui.
Montreuil, le 15/08/2016