Les syndicats français de journalistes membres de la FIJ (SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes) dénoncent le procès intenté à trois de nos confrères – Erol Önderoğlu (représentant de RSF en Turquie), Şebnem Korur Financi (présidente de la Fondation pour les droits humains (TIHV) et Ahmet Nesin (écrivain) – qui s’ouvre ce mardi 8 novembre à Istanbul.
Ils sont accusés de «propagande terroriste» en vertu de la loi antiterroriste, après avoir pris part à une campagne de solidarité avec le quotidien kurde Özgür Gündem. Arrêtés fin juin, ils ont été libérés grâce à une campagne de solidarité au plan international.
Ils risquent de lourdes peines de prison dans le contexte ultra-répressif dans lequel est plongée la Turquie par ses dirigeants après l’introduction de l’état d’urgence.
Le rédacteur en chef du journal, İnan Kızılkaya, comparaîtra également à cette audience. Les syndicats français exigent l’arrêt de ce procès inique et l’abandon des poursuites contre nos confrères.
La plus grande prison du monde
Ils exigent que cesse la répression contre les journalistes en Turquie devenue la plus grande prison du monde avec plus d’une centaine de nos confrères qui se trouvent actuellement derrière les barreaux des prisons du régime de l’AKP.
Ils demandent la libération des journalistes emprisonnés et la réouverture des médias fermés par décision arbitraire du pouvoir. Ils appellent les gouvernements de l’UE à élever la voix et à faire respecter la liberté de la presse et le pluralisme dans ce pays, membre du Conseil de l’Europe.
Les syndicats français demandent à être reçus urgemment par le ministre des Affaires étrangers, Jean-Marc Ayrault, pour lui faire part de l’inquiétude de la profession et l’informer de la campagne constante de la FIJ et de la FEJ envers les journalistes turcs et kurdes. Les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes apportent toute leur solidarité à nos trois confrères jugés ce jour.
Paris le 08/11/2016