Chers consœurs et confrères,
Le président des Etats-Unis s’en était pris avec véhémence à Jim Acosta lors de sa première conférence de presse ; Donald Trump avait estimé que la chaîne CNN déversait des « fake news ».
En rendant visite à la CIA, votre président a franchi une nouvelle étape ; il s’en est pris à tous les journalistes et il a osé affirmer qu’ils faisaient partie « des êtres humains les plus malhonnêtes de la terre ».
Sean Spicer, porte-parole de Trump, a également dénoncé notre profession qui aurait minimisé le nombre de participants à la cérémonie d’investiture, parlant de tentatives « honteuses ».
Les outrances verbales de Donald Trump pourraient prêter à sourire si votre président n’avait pas manié également les menaces ; il a osé dire devant la CIA : « On les a eus. On les a eus en beauté. Ils vont le payer cher. »
Hélas, les menaces de votre président à l’encontre de notre profession doivent être prises au sérieux ; l’homme n’est pas seulement colérique, il est dangereux.
Aujourd’hui, chers collègues, nous craignons de voir votre faculté à informer se restreindre ; nous craignons de voir la nouvelle équipe de la Maison Blanche prendre des mesures pour limiter votre accès à l’information ; nous craignons enfin de voir apparaître des lois liberticides, comme dans d’autres pays.
Au nom des journalistes français, attachés comme vous à la liberté fondamentale d’informer complètement le public, nous sommes solidaires de vos combats et nous condamnons avec la plus grande fermeté les insultes que Donald Trump vient de proférer.
Avec nos sentiments combatifs pour une information libre de toutes les pressions.
Montreuil, le 24 janvier 2017
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Illustration : Flickr Gage Skidmore