Pour mettre fin à l’impunité au Mexique

0  -  Article mis à jour le 28 août 2017

L’assassinat du journaliste Javier Valdez au Mexique, le 15 mai dernier, en pleine journée, doit alarmer et faire réagir toute la profession.

Co-fondateur de l’hebdomadaire Ríodoce, ainsi que du journal La Jornada, Javier Valdez était un journaliste reconnu dans son pays et dans toute l’Amérique latine, notamment pour ses enquêtes sur le trafic de drogue et le crime organisé dans l’état de Sinaloa, qui lui avaient valu de nombreuses menaces. Reconnu également à l’international, il était un collaborateur de l’AFP.

En tuant de sang froid Javier Valdez, c’est la liberté d’enquêter et d’informer qu’on assassine. C’est le journalisme qu’on assassine.

Au Mexique, la situation est particulièrement grave. Javier Valdez est le septième journaliste tué depuis le début de l’année. Onze autres journalistes ont été assassinés en 2016. « Les journalistes au Mexique sont tués à cause de l’impunité, quelqu’un tue un journaliste et rien ne se passe » affirment les collègues mexicains. Pas moins de 105 journalistes ont été tués depuis l’an 2000.

Certes, le gouvernement mexicain a créé un bureau du procureur spécial pour les crimes contre la liberté d’expression (FEADLE), mais les moyens matériels dont il dispose sont nettement insuffisants. Pire encore, son budget a été considérablement réduit cette année, alors que le nombre de meurtres de journalistes augmente.

De son côté, l’Union européenne a déclaré, après la mort de Javier Valdez, que « la vague continue d’assassinats et d’attaques ciblées contre les journalistes au Mexique soulève de sérieuses préoccupations » et a appelé à « des enquêtes rapides et transparentes ». Mais ces déclarations doivent se traduire par des actes ! Compte tenu de la grave crise de violation des droits de l’homme contre les journalistes, les autorités européennes doivent agir plus fermement et exiger que le gouvernement mexicain respecte ses engagements sur la protection et la défense des travailleurs de la presse.

Le SNJ-CGT exprime toutes sa peine et ses condoléances aux proches de Javier Valdez,  et  appelle tous les journalistes de France à se mobiliser pour exiger des garanties pour le travail de leurs collègues mexicains, le respect de leur vie, la justice et la fin de l’impunité.

Montreuil, le 19 mai 2017

SNJ-CGT

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