Initialement prévue le 3 octobre, cette rencontre a été reportée à la demande de l’organisation patronale, l’Union de la Presse en Région (UPREG), afin de vérifier l’adéquation de ses propositions avec les récentes ordonnances Macron. Ceci semblant être acté de leur côté, les représentants patronaux déroulent leurs propositions en suivant deux grands axes :
1) La négociation salariale de branche exigée par la CGT et également souhaitée par les autres organisations syndicales ;
2) Les évolutions de la branche avec l’élaboration d’un accord de méthode prévoyant les thèmes à aborder et le calendrier des rencontres.
Sur le point concernant les salaires, les représentants patronaux tentent de nous convaincre, à l’aide d’un document comportant graphiques, courbes et autres tableaux synthétiques (PJ), que l’état de la branche PQR ne permet pas de rattraper les six ans de retard sur les négociations salariales. A en croire nos contradicteurs, seuls les actionnaires des entreprises de presse auraient donc souffert ces dernières années puisque les salariés auraient, eux, obtenus par leurs actions dans les entreprises des augmentations de salaires « conséquentes ».
Tout en insistant sur l’importance de sauver la branche, mise en danger par les regroupements des branches professionnelles voulus par le pouvoir en place, l’UPREG, confiante sur la volonté et la vivacité de notre rapport de force, nous enjoint donc à négocier les salaires au niveau des entreprises.
Sur ce point toujours, l’UPREG n’aura de cesse au cours de cette réunion de marteler que la PQR n’a plus et n’aura plus jamais les moyens de négocier les augmentations salariales sur les salaires réels. La commission sociale n’a d’ailleurs pas de mandat en ce sens de la part des éditeurs et ne peut nous proposer qu’une revalorisation des minimas de branche de +0,4% applicable au 1er novembre 2017.
Sur le deuxième point, au-delà d’un projet de texte d’accord qui reste à élaborer, l’UPREG propose d’aborder :
• La création d’une Commission paritaire nationale d’interprétation (CPNI) ;
• L’ouverture de négociations sur la fusion des conventions collectives PQR, PQD, PHR (presse quotidienne et hebdomadaire régionale et départementale) ;
• Le toilettage des grilles de classification des journalistes ;
• L’ouverture de négociations sur la révision des accords égalité et formation professionnelle.
La délégation CGT (FILPAC-CGT – SNJ-CGT), en préalable à toute discussion, a souhaité soulever la question de la représentativité des organisations syndicales de salariés. En effet, échaudée par les calculs douteux de dernières minutes annoncés pour la signature de l’accord sur la formation professionnelle, la CGT exige qu’avant toute discussion chacun puisse connaître le taux de représentativité de chaque OS.
Il s’agit ainsi pour la CGT d’initier une démarche globale et commune de la branche auprès de la DGT (Direction générale du travail) afin d’obtenir des taux de représentativité qui ne souffrent d’aucune interprétation et qui intègrent les journalistes dans ses calculs.
Pour ce qui concerne la construction d’un accord de méthode sur les points proposés par l’UPREG, la CGT se déclare prête à rentrer en négociation à la condition qu’un accord sur les salaires soit conclu et que d’autres points puissent s’y intégrer, comme notamment :
1. Accord de branche sur les pigistes ;
2. Accord de droits syndicaux ;
3. Révisions complètes des grilles conventionnelles de qualifications et de rémunérations…
Dans ces conditions, la CGT se déclare bien évidemment d’accord pour construire une branche qui regrouperait, dans un premier temps, la PQR, la PQD et la PHD afin d’éviter de se retrouver dans la situation actuelle de la presse magasine qui pourrait se trouver sans convention collective à cause de l’autisme coupable de la partie patronale.
Sur les salaires, pour la délégation CGT, la proposition est totalement irrecevable. De plus, notre organisation syndicale déplore le manque de visibilité pour les années à venir sur la politique salariale de branche pour l’ensemble des catégories socio-professionnelles de la presse en régions.
Au-delà de l’indécence de cette proposition, la délégation s’interroge sur :
1) Le message envoyé aux salariés à qui il est demandé d’être solidaires pour « sauver la branche » sans qu’aucune contrepartie ne leur soit accordée,
2) La réelle volonté des employeurs de construire une convention collective qui prendrait en compte tous les aspects économiques, professionnels et sociaux de nos métiers.
Dans ces conditions et à ce stade, la CGT trouve prématuré d’aborder les discussions sur un accord de méthode et s’inquiète sur la possibilité de construire un nouveau contrat social face à l’attitude aussi fermée des représentants des éditeurs. La CGT engage la commission sociale de l’UPREG à aller chercher un mandat plus conforme aux attentes des salariés auprès des éditeurs.
Montreuil, le 21 octobre 2017
Dernière minute : L’UPREG vient d’envoyer la réponse des éditeurs à notre requête (PJ). Clairement, ceux-ci veulent uniquement discuter des sujets qui les intéressent au niveau de la branche et refusent donc de négocier sur les salaires. La CGT demande à tous les syndicats concernés d’organiser des assemblées générales avec les salariés afin de préparer notre réponse à cette fin de non-recevoir sur l’augmentation des rémunérations et de donner un mandat clair à la délégation de la CGT pour la prochaine réunion.
En pièce jointe, vous trouverez également la recommandation du SPQR sur les salaires minima reçu par mail ce jour.
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