Le syndicat de journalistes néerlandais (NVJ) et sa section de photojournalistes (NVF) ont annoncé une action de grève nationale, pour ce vendredi 25 janvier, afin d’exiger une augmentation des rémunérations et une négociation des tarifs avec les principaux médias des Pays-Bas.
Les syndicats de journalistes français (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, membres de la FIJ) ainsi que l’UPP (Union des photographes professionnels) expriment leur solidarité avec le NVJ et avec leurs confrères et consœurs photographes de presse néerlandais, dans leur lutte pour obtenir des revenus décents pour leur travail et appellent au boycott de ces médias et au refus d’envoi de photos vers les Pays-Bas.
En moins de cinq ans, les photojournalistes néerlandais ont vu chuter les tarifs de leurs images de moins de 50% en moyenne
En moins de cinq ans, les photojournalistes néerlandais ont vu chuter les tarifs de leurs images de moins de 50% en moyenne, passant de 80 € par photo à 42 € par photo en moyenne, mais le syndicat constate que certains médias ne payent que 15 € ou 20 € par photo. Ce sont des tarifs inacceptables !
En France, la situation des photojournalistes rémunérés à la pige est catastrophique. C’est un métier qui se précarise à grande vitesse et qui tend à disparaitre du fait des faibles rémunérations et des violations répétées de la loi Cressard, imposées par les patrons des grands groupes de presse multimédia, notamment à travers la négation du statut de salarié – dû à tout journaliste -, pour favoriser l’auto-entrepreneuriat.
Le métier de reporter-photographe est de plus en plus sous pression du fait de l’utilisation par certains éditeurs de photos reprises sur Internet ou payées 1 € pièce auprès d’agences d’illustration dites microstocks, ignorant les droits sociaux. De plus, de grandes agences internationales pratiquent une politique de flibustiers en niant les droits d’auteur de leurs journalistes locaux travaillant dans les bureaux étrangers.
La photo dite éditoriale, élément important d’information, est de plus en plus sacrifiée au profit de photos d’illustration fournies par les services de presse et de communication des entreprises, des collectivités, des offices du tourisme ou d’organisateurs de spectacles.
Nous appelons en conséquence tous les adhérents de nos syndicats ainsi que tous les journalistes iconographes et photographes, à soutenir la lutte des photojournalistes néerlandais en boycottant le vendredi 25 janvier les médias néerlandais et en refusant l’envoi de photos. Et nous vous invitons à utiliser les hashtags #fotojournalistiekheefteenprijs et #LePhotojournalismeAUnPrix sur les réseaux sociaux.
L’unité entre journalistes mensualisés et pigistes est une nécessité pour faire triompher les revendications. Leur lutte est notre lutte.
Solidarité !
Paris, le 22 janvier 2019
SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes, UPP
Télécharger le communiqué en PDF.