Communiqué du SNJ-CGT « La Voix du Nord »
Un projet de réaménagement du siège est en cours à La Voix du Nord et, quelle que soit l’option choisie, le flex desk semble être un préalable. Le SNJ-CGT s’y oppose, comme il s’y est opposé, sans être entendu, lors de la mise en place des pôles d’édition. Voici pourquoi.
Flex desk, clean desk, activity based office… qu’est-ce que c’est ?
Le flex desk ou flex office signifie que chaque salarié ne dispose plus de son propre bureau. Le clean desk en est la conséquence : à la fin de la journée, le salarié doit ranger ses affaires dans un casier pour faire place nette. Si ce n’est pas fait, le chef s’en charge. Et demain à chaque fois que vous partirez en reportage ?
Quant à l’activity based office, il implique de laisser chaque service décider de son organisation en fonction de ses besoins. Mais si le nombre de mètres carrés n’est pas suffisant pour que chacun ait son bureau… alors le flex desk devient un préalable !
Déshumanisation, absence d’appropriation de l’espace de travail, hygiène : voilà les problèmes évidents soulevés par le flex desk.
Déshumanisation, absence d’appropriation de l’espace de travail, hygiène : voilà les problèmes évidents soulevés par le flex desk.
« Le flex office, c’est la pire invention depuis l’open space. » Ce n’est pas nous qui le disons, mais Frantz Gault, directeur général de LBMG Worklabs, cabinet de conseil auprès des grands groupes sur les nouvelles organisations du travail (1).
« De nombreuses recherches montrent que le fait de pouvoir territorialiser l’espace de travail est très important dans le sentiment d’appartenance organisationnelle, et donc pour la motivation, souligne aussi Delphine Minchella, chercheuse en sciences de gestion (2). Or, avec des bureaux dépersonnalisés, où l’on ne peut laisser ses effets personnels, c’est tout le contraire qui se produit. »
Danièle Linhart, sociologue et directrice de recherche au CNRS, a également travaillé sur le flex office. Selon elle, c’est une « stratégie de management déstabilisante » (3). De nombreux médecins du travail alertent sur les conséquences de ces bureaux flexibles déjà mis en place dans des entreprises.
La fondation Pierre-Deniker a présenté fin 2018 les conclusions d’une étude sur la santé mentale des actifs en France (4). Le « travail en flex office » apparaît clairement comme une « modalité pour laquelle les maladies sont significativement surreprésentées ».
Un mot du budget
20 000 euros ont déjà été versés à l’école d’ingénieurs Yncréa pour la réflexion sur le réaménagement du siège. 500 000 euros avaient été budgétés pour ces nouveaux travaux au siège. La direction évoque aujourd’hui la somme d’un million d’euros. Pas d’argent pour augmenter les salaires, mais pour un réaménagement dont les nuisances sont aussi sûres que les bénéfices sont incertains, on trouve un million d’euros.
Voilà pourquoi le SNJ-CGT, soucieux de la santé des salariés et de leur bien-être au travail, continuera de s’opposer à la mise en place du flex desk à la rédaction.
(1) Lire l’article de Courrier Cadres
(2) Lire l’article de Harvard Business Review France
(3) Lire l’article de Capital
(4) Lire l’étude de la Fondation Pierre Deniker
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