Communiqué du SNJ-CGT de France Télévisions
C’était il y a 5 ans au siège de France Télévisions : l’agresseur sexuel a été remercié sans poursuites, sa victime virée !
C’était il y a 15 ans, encore au siège : elle venait de région faire son stage de biqualification, on l’a prévenue : « Ici les stagiaires on regarde d’abord si elles font baisables. »
C’était il y a quelques semaines, toujours au siège : une enquête interne a abouti à un licenciement et deux mises à pied (les chefs) à la rédaction numérique !
Après les Inrocks, Libération, Télérama, etc., c’est à France Télévisions qu’on découvre un nid de harceleurs et agresseurs – qui plus est – récidivistes !
On apprend – par la presse – que c’est tout un collectif de travail qui vit depuis longtemps dans une ambiance sexiste, machiste… Un « séminaire » avait même déjà été organisé fin 2017 pour assainir l’atmosphère ! Extrait d’un témoignage édifiant : « Pointant son doigt sur le trombinoscope des élèves d’une école de journalisme, désignant les « baisables ou pas baisables », il commentait le truc en disant « je baise », « je baise pas ». »
Les victimes ? Des jeunes femmes précaires : CDD, pigistes, stagiaires, étudiantes en alternance…
Les témoins ? Toute une rédaction et ses encadrant(e)s !
Les sanctions ? Rien au début puis à géométrie variable !
Les leçons ? Aucune, avec des ressources humaines aux abonnés absents sur ce sujet mais tellement présentes pour licencier les gêneurs !
Mais à quoi ça sert d’avoir enfin des femmes dirigeantes si les jeunes femmes qui débutent dans le métier ne peuvent pas – au moins – compter sur une protection contre des comportements sexistes et agressions sexuelles ?
Comment être crédible en tant que média de service public si parmi celles et ceux qui fournissent l’info sévissent des malsains qui ont de la société une vision si pauvre, si patriarcale, si archaïque ? Où est « l’agilité » ? Où sont les nouvelles pratiques ? Où est la modernité ?
Cette affaire révèle combien l’entre-soi et l’omerta continuent de gouverner sans bienveillance cette entreprise et ses salarié.e.s à la mode du vieux monde ….
Paris, le 8 avril 2019