Le groupe Largardère a revendu l’agence de presse Plurimedia, qui se définit comme le « premier fournisseur de guides de programmes TV en France », au groupe polonais Media-Press.TV. Réunis en assemblée générale le 27 juin sur leurs deux sites de Colombes (Hauts-de-Seine) et Schiltigheim (Bas-Rhin), les salariés de Plurimedia ont voté une motion de défiance contre leurs deux nouveaux directeurs généraux.
A la question « Faites-vous confiance à Christian Töpper et Milosz Cechnicki, directeurs généraux, pour gérer Plurimedia et en assurer l’avenir ainsi que celui de ses salariés ? », sur 75 votants, 68% ont répondu « non » et 32% se sont abstenus. « Depuis le rachat, nous ne pouvons constater qu’indifférence, si ce n’est mépris, de notre nouvelle direction », expose ainsi le texte de la motion de défiance.
Une migration précipitée et inattendue des serveurs e-mail en Pologne
Celui-ci fait une longue liste des dysfonctionnements et inquiétudes. Ainsi, il pointe une « migration précipitée et inattendue des serveurs e-mail en Pologne », les « relations compliquées [de la direction] avec les élus et délégués syndicaux de l’entreprise, qui n’obtiennent jamais de réponses claires à leurs questions ». La motion précise également qu’au « cours des réunions NAO [Négociations annuelles obligatoires], Christian Töpper a bien fait savoir qu’il ne comptait satisfaire aucune demande ».
Les salariés déplorent également les conditions d’emménagement à Colombes de l’équipe qui travaillait jusque-là à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Il est ainsi question de « l’absence de cloisons pourtant nécessaires au confort et à la qualité de travail », de « salle de pause digne de ce nom » et de « point d’eau potable et fraîche ». Mais aussi d’un « restaurant d’entreprise qui offre des prestations catastrophiques ».
La direction a clairement exprimé la volonté de réaliser une partie du travail de Plurimedia chez Media-Press à Cracovie.
Concernant les emplois, la motion note que la « direction a clairement exprimé la volonté de pouvoir réaliser une partie du travail de Plurimedia chez Media-Press à Cracovie. Cela ne peut avoir d’autre ambition qu’une réduction future de la masse salariale en France, […], Media-Press n’a jamais voulu s’engager à préserver les emplois, ne serait-ce que sur une période réduite. »
Conséquence: « L’augmentation sensible des arrêts maladies ces dernières semaines témoigne d’un véritable mal-être dans l’entreprise ». Conclusion logique, la motion prédit que « Media-Presse.TV met tout en oeuvre pour s’approprier les clients et le savoir-faire de Plurimedia afin de pouvoir s’affranchir d’une partie de ses salariés, faisant planer une menace grave sur nos emplois ».
Télécharger en PDF le texte de la motion.