A Montpellier, le débat du 1er tour des élections municipales fait débat. Il faut dire qu’avec 14 listes, ces élections sont uniques en France.
Des listes se revendiquant des partis «classiques», LREM, PS, LR, RN, mais aussi des acteurs émergents avec une liste municipaliste, des candidatures individuelles du chef d’entreprises multimillionnaire Mohed Altrad et de l’humoriste Rémi Gaillard; une bataille chez les verts, avec trois listes concurrentes (alors que quelques mois auparavant, EELV était donné gagnant au deuxième tour quelles que soient les configurations), et enfin un maire sortant divers gauche, ex-PS et ex soutien affiché d’Emmanuel Macron (qui s’est déclaré officiellement un mois avant le premier tour).
Des élections passionnantes donc, autant en termes d’analyse politique que de travail journalistique (un sondage récent positionne 9 listes entre 7 et 19% d’intentions de vote). Sauf qu’au final, le rédacteur en chef a fait ses choix, quatre candidats seulement seraient, hélas, invités: les têtes de liste LR,PS, EELV et l’homme d’affaires (le maire sortant et le candidat RN refusant de débattre au premier tour).
Pourquoi eux? Quid des 8 autres listes? Respectons-nous l’équité entre candidats? Informons-nous convenablement les électeurs?
Pour plusieurs d’entre nous, ces choix et les exclusions qu’ils provoqueraient sont problématiques. Nous avons interpellé le rédacteur en chef, à la fois pour obtenir des précisions et faire des propositions.
La réponse sur les choix: «On a fait comme ça ailleurs». Quant à notre proposition: organiser deux débats de 45 min, au lieu d’un seul, ce qui nous permettrait d’accueillir plus de candidats, c’est non! Motif: «On ne l’a pas fait ailleurs».
Totalement insatisfaisant!
Aujourd’hui, l’équité, à savoir la justice et l’impartialité entre les candidats, n’est pas respectée.
En rejetant toute possibilité d’adaptation à la réalité de notre territoire, le rédacteur en chef entache notre crédibilité.
Une nouvelle fois les équipes ne sont pas écoutées alors qu’à l’extérieur de l’entreprise les critiques se déchainent.
Nous dénonçons cette situation et exigeons de pouvoir réaliser notre mission dans des conditions normales.
Montpellier, le 10 mars 2020
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