Communiqué du SNJ-CGT de France Télévisions
Sur le terrain, dans les rédactions d’Outremer, du réseau France 3 comme au siège, journalistes, techniciens et personnel administratif continuent de faire le maximum pour assurer la continuité de l’information.
Dans le même temps, chacun doit être conscient des risques pour soi-même, son entourage, ses interlocuteurs, de même que pour les hôpitaux débordés avec des professionnels de santé épuisés.
Pression sur l’encadrement mais aussi responsabilité…
L’encadrement a une responsabilité particulière pour faire en sorte que chaque départ en reportage, chaque présence sur le terrain comme dans les rédactions n’expose personne au virus. Il faut aussi parfois freiner les ardeurs de certains journalistes inconscients des dangers.
D’importantes lacunes dans la gestion de la crise ont montré l’impréparation de France Télévisions. Le PCA, Plan de Continuité de l’Activité, est inexistant et loin d’être à la hauteur d’un « Opérateur d’Importance Vitale ».
Manque de masques, de matériel de désinfection, hésitations dans la gestion du personnel… beaucoup de salariés ont été mis en situation de risque, surtout au début de la crise. Mais le constat persiste, ainsi :
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En quoi une heure de 20H de France 2 informe-t-elle mieux qu’un JT de 30 minutes ?
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Dans la course à l’audimat avec TF1, est-il nécessaire pour les éditions nationales d’exposer autant de journalistes, jeunes et précaires le plus souvent, ainsi que leurs interlocuteurs ?
Ce sont les personnels eux-mêmes qui ont assuré la continuité de l’information face à l’impréparation dans la mise en place du télétravail qu’on nous a longtemps refusé. Dans l’urgence, pourtant, les rédactions ont trouvé ou redécouvert des solutions pour monter à distance, faire des interviews par Internet, envoyer des sons et des images…
« Expérimentations » : attention à « l’effet d’aubaine »…
Pour autant, il ne s’agit pas d’expérimenter à tout-va ce que certains rêvent de généraliser. Alors les équipes et surtout l’encadrement doivent faire attention :
- A l’effet d’aubaine de la crise du covid-19 pour mettre en œuvre l’empilement des tâches … qui plus est sans formation, au prétexte de réduire l’exposition du personnel,
- A la pression exacerbée sur les journalistes « web »
- A la qualité de l’écriture et à la vérification des infos pour les « occasionnels » du web
- A la politique de remplissage par « re-centralisation » du contenu des pages Facebook régionales : pourquoi imposer de Paris des publications venues d’ailleurs toutes les demi-heures au lieu de 4 ou 5 par jour avant la crise, au risque de voir des infos se télescoper ou se contredire ?
- A la tentation du micro-trottoir,
- Au tournage seul,
- Au tournage seul avec UTS (unité de tournage avec smartphone)
- Au tournage seul avec UTS + montage,
- Aux modules skype déconnectés de l’info mais diffusés dans les JT
- Aux conférences de rédaction zappées qui empêchent le débat éditorial encore plus essentiel en période de crise
- Au piège de la « télé-préfecture »,
- A ne pas oublier les interlocuteurs qui questionnent ni les sujets qui fâchent
- A l’auto-censure !
C’est dans ces moments de crise que le service public démontre plus que jamais son utilité en respectant les bonnes pratiques professionnelles pour garantir la qualité des contenus et la pluralité des savoirs et des points de vue.
Paris le 2 avril 2020
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Je suis une militante CGT à la retraite je n’ai jamais travaillé dans les secteurs du SNJ mais j’ai toujours lu régulièrement vos articles et vos communiqués BRAVO car le contenu nous aide à informé autour de nous sur des infos qui ne sont pas diffusées dans d’autres médias et sur vos analyses de la situation encore une fois BRAVO et MERCI
Merci pour vos encouragements!