Les violences policières et le racisme systémique continuent à gangréner les États-Unis

0  -  Article mis à jour le 8 septembre 2020
Communiqué de la CGT

Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, la violence raciste et la violence sociale à l’encontre des classes populaires connaissent une recrudescence de plus en plus insupportable.

L’affaire Jacob Blake est venue rappeler au monde entier que, malgré des semaines de manifestation dans les rues et la mobilisation de millions de citoyens, le racisme, ce mal profondément ancré dans une partie de la société états-unienne, continuait à blesser, à mutiler et à tuer.

L’officier qui a tiré sur Jacob Blake 7 fois à bout portant, dans le dos, sous les yeux de ses enfants, se moque sans doute des mouvements de protestation qui secouent le pays depuis plusieurs mois. De même que ce jeune homme de 17 ans qui a abattu 2 personnes pendant les émeutes de Kenosha (où s’est déroulé le drame) avant de quitter les lieux sous le nez de la police. Là-bas, les forces de l’ordre mettent plus facilement en joue des citoyens noirs passifs que des suprémacistes blancs se promenant avec des fusils d’assaut.

Les violences policières aux États-Unis continuent de tuer après la mort de George Floyd survenue le 25 mai.

Les violences policières aux États-Unis continuent donc de tuer après la mort de George Floyd survenue le 25 mai. Celle-ci avait pourtant provoqué une vague mondiale d’indignation, l’ONU allant jusqu’à condamner le racisme systémique contre les Afro-américains et demandant la création d’une commission d’enquête internationale pour traduire les auteurs de violences racistes. Contrairement à d’autres chefs d’État, le président Macron a alors fait le choix de ne pas s’exprimer sur la situation américaine ; une absence de positionnement scandaleuse découlant de sa volonté constante d’occulter les violences policières en France.

Dans un pays où l’influence du lobby des armes permet la circulation de centaines de millions d’armes à feu et où le souvenir de la guerre civile reste vivace, le risque est réel que la situation devienne rapidement incontrôlable.

Dans un pays où l’influence du lobby des armes permet la circulation de centaines de millions d’armes à feu et où le souvenir de la guerre civile reste vivace, le risque est réel que la situation devienne rapidement incontrôlable. Déjà, en juillet dernier, Trump avait envoyé en plusieurs endroits des troupes fédérales contre l’avis des gouverneurs locaux. Ce sont, maintenant, des milices armées qui paradent dans les villes secouées par les émeutes, au motif de protéger les quartiers aisés, alors que des manifestations de masse se préparent pour exprimer la colère populaire et dénoncer le racisme.

Le mouvement syndical se mobilise également, ce qui fait craindre à Trump une convergence des colères, à quelques mois de l’élection présidentielle.

Le mouvement syndical se mobilise également sur ce terrain. Lors d’un débrayage historique, le 19 juin (date de commémoration de l’abolition de l’esclavage aux USA), les membres de l’ILWU – un syndicat des dockers américains – avaient organisé une journée d’action qui a bloqué 29 ports de la côte Ouest, en solidarité avec le mouvement contre les violences policières et le racisme dans tout le pays. Une deuxième journée, encore plus large, de « Grève pour les vies noires », a été suivie dans plus de 160 villes américaines, le 20 juillet dernier. Les grèves ont été organisées par le Movement for Black Lives (composé de plus de 150 organisations) et ont été soutenues par plusieurs syndicats, dont la Fraternité internationale des Teamsters, la Fédération américaine des enseignants, la United Farm Workers Union et la Service Employees International Union (SEIU). Des campagnes telles que « Fight for 15$ » et le mouvement de grève pour le climat ont également soutenu les grèves. Ces grèves, comme d’autres depuis, illustrent la participation des travailleurs au mouvement « Black Lives Matter », ce qui fait craindre à Trump une convergence des colères, à quelques mois de l’élection présidentielle.

La colère antiraciste va s’exprimer, aujourd’hui, dans les rues de plusieurs villes des USA. Une manifestation sous l’égide du slogan : « Enlevez votre genou de nos cous » – en référence à la mort de George Floyd – est organisée ce jour, date anniversaire du discours historique de Martin Luther King.

La CGT soutient cette détermination et assure le peuple états-unien en lutte contre les violences racistes de son plein et entier soutien.

Montreuil, le 28 août 2020.

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