Le groupe Amaury au comble du cynisme

0  -  Article mis à jour le 3 novembre 2020

Communiqué de l’intersyndicale de « L’Équipe »

En pleine aggravation de la pandémie, la direction de L’Équipe s’apprête à annoncer ce jeudi une « restructuration » d’une ampleur inédite pour notre entreprise, après avoir tenté d’imposer cet été un marché de dupes : baisses de salaire et hausse du temps de travail contre… une fausse garantie d’emploi. Seul un tiers des salariés licenciés en refusant cet «accord de performance collective» auraient été remplacés. Et la direction se réservait le droit de licencier à nouveau en cas de réduction du périmètre de l’entreprise, laquelle avait déjà été annoncée.

Faute d’avoir pu imposer ses projets par la « négociation », la direction de L’Équipe entend désormais passer en force pour dégager de larges économies.

Faute d’avoir pu imposer ses projets par la « négociation », la direction de L’Équipe entend désormais passer en force pour dégager de larges économies. Le dernier comité de groupe a pourtant confirmé que le Groupe Amaury avait les moyens financiers de résorber les pertes dues à la crise et d’investir dans une relance dynamique de ses médias.

Les chiffres sont ceux de 2019, mais ils disent tout de la santé florissante d’un groupe qui a de quoi encaisser le choc de la pandémie de Covid-19, aussi longue soit-elle. L’année dernière, l’ensemble des sociétés contrôlées par la famille Amaury a vu son résultat d’exploitation (78 millions d’euros) progresser pour la sixième année d’affilée alors que son résultat net a dépassé les 50 millions (57 millions) pour la deuxième fois en quinze ans. Et ce, avant même la vente (en 2020) des terrains précédemment dévolus au Parisien.

Les actionnaires ont profité de ces résultats excellents pour prélever plus de 11 millions d’euros de dividendes, tout en renforçant la trésorerie du groupe (+10%), qui se rapproche du demi-milliard d’euros.

Les actionnaires ont profité de ces résultats excellents pour prélever plus de 11 millions d’euros de dividendes, tout en renforçant la trésorerie du groupe (+10%), qui se rapproche du demi-milliard d’euros. Pourtant, ce groupe en pleine santé, qui est le nôtre, est aussi celui qui a acté la mort lente des publications en les privant de perspectives de développement, alors qu’il dispose de très larges capacités d’investissement.

Le directeur financier, Fabrice Ribourg, a ainsi repris devant vos représentants au comité de groupe la thèse martelée par la direction de L’Équipe (« On a gagné deux ans ») : l’impact de la crise sur la diffusion est définitif et il a accéléré la crise structurelle de la presse. Bien obligés de constater le poids du papier et son rôle indispensable dans l’activité du pôle médias, les dirigeants n’annoncent pourtant aucune autre piste de développement que le mantra répété depuis des années du « développement du numérique ». Pas un mot, en revanche, sur ce qui est au coeur de notre entreprise : la production journalistique.

Comme les autres entreprises du secteur, nous allons connaître une mauvaise année 2020. Mais nous devrions profiter d’une reprise en 2021 et les années suivantes.

Comme les autres entreprises du secteur, nous allons connaître une mauvaise année 2020. Mais nous devrions profiter d’une reprise en 2021 et les années suivantes.

Pour cela, le groupe doit, tout en menant enfin une politique ambitieuse pour assurer l’avenir du pôle médias, assurer à moyen terme la préservation de l’emploi et des moyens de L’Équipe, déjà fortement amoindris par les restructurations passées. Non seulement la vente des terrains de Saint-Ouen devrait couvrir les pertes liées à la crise, mais sa trésorerie lui permet de faire les efforts indispensables à la pérennité et au développement de L’Équipe. Ceux qui vous expliquent le contraire vous mentent, sciemment ou pas.

L’intersyndicale SNJ – SNJ-CGT – UFICT-CGT – SGLCE-CGT
Le 28 octobre 2020.

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