“L’Union-L’Ardennais” : ouverture, défiance et vigilance

0  -  Article mis à jour le 19 novembre 2020

Communiqué de l’intersyndicale (SNJ-CGT, Filpac-CGT, SNJ, CFDT) de “L’Union-L’Ardennais”

Les organisations syndicales représentatives de L’Union-L’Ardennais ont pris acte des nominations à la rédaction en chef qui ont été annoncées le 16 novembre 2020 en même temps que le départ à la retraite de Didier Louis. Géraldine Baehr-Pastor devient rédactrice en chef de L’Union-L’Ardennais. Les organisations syndicales ne peuvent que se réjouir de voir une femme occuper ce poste prestigieux. C’est une première à L’Union-L’Ardennais et c’est encore trop rare dans le milieu de la presse souvent taxé de « machisme ». Bien entendu, cela n’équivaut pas à un chèque en blanc ou un quelconque état de grâce. D’ailleurs, y aura-t-il un vote de confiance ? Cela se fait dans d’autres titres par l’ensemble de la rédaction.

Il y a tout juste un an, la rédaction s’est massivement mobilisée à l’occasion des élections professionnelles (près de 100 % de votes exprimés, du jamais vu !) pour réaffirmer sans détour sa confiance et son attachement aux instances syndicales et choisir ses représentants. Un mandat clair qui oblige, au-delà de leurs divergences, les organisations syndicales à s’unir en intersyndicale.

Avec l’arrivée du numérique, nos métiers sont en pleine mutation, nos valeurs (déontologie, indépendance, libre arbitre, droits d’auteur) sont menacées. A L’Union-L’Ardennais, sans cadres et sans accords négociés et acceptés par tous sur ces mutations, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader depuis plusieurs années. Démotivation, problèmes récurrents avec le management, ressenti parfois comme brutal ou sourd, ont accentué les risques psycho-sociaux.

La direction ne cesse de parler de « restaurer la confiance » et d’« apaiser le dialogue ». La nouvelle rédaction en chef l’a exprimé au travers d’une vidéo très « marketing », limite caricaturale, qui a estomaqué et déstabilisé certains journalistes et a fait se bidonner certains autres. Cela étant, nous sommes prêts au dialogue, nous le revendiquons. Aucun projet éditorial ambitieux ne pourra se faire et aboutir sans l’adhésion d’une large majorité de la rédaction. Formations, effectifs, moyens, rôle du management, respect de nos valeurs, conditions de travail, salaire… Tout doit être mis sur la table, être négocié et doit déboucher sur des accords d’entreprise.

De quoi parle-t-on au juste ?

« Nous entrons dans la culture du résultat avec des objectifs clairs et partagés. » C’est ce que Daniel Picault a affirmé lors de réunions pour expliquer le projet éditorial. Des réunions de deux heures d’où les invités sont sortis, pour certains, avec des mines de déterrés. Process, structurant, marketing, newsroom, factory, expertise, monétisation, transversalité, silo, plateau, audiences qualifiées, projets collaboratifs : ce sont autant de mots tirés d’une novlangue peu compréhensible par le commun des mortels.

Eh bien d’accord, parlons résultats ! Et les premiers que tout salarié doit exiger de son management et de sa direction ce sont des accords d’entreprise solides qui garantissent son emploi, ses conditions de travail et son épanouissement professionnel. Pour rappel, à fin 2019, L’Union-L’Ardennais était, selon l’expert du CSE et du groupe, en queue de peloton et le vilain petit canard dans le domaine du numérique…

Alors en attendant autre chose que des mots et des concepts, ces nominations nous inspirent de la défiance. Nous considérons que nous devons rester vigilants et solidaires pour avancer ensemble sans sacrifier ni notre indépendance journalistique ni le cœur de notre métier.

Le 19 novembre 2020.

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