Communiqué de la FIJ
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) lance une campagne mondiale #PayMeEqual pour marquer la Journée internationale du droit des femmes ce 8 mars, en exhortant les médias du monde entier à procéder à des audits de salaires dans leur rédaction et à agir pour lutter contre l’écart salarial entre hommes et femmes.
L’égalité salariale signifie que les femmes et les hommes doivent recevoir une rémunération égale pour un travail de valeur égale. L’écart salarial femmes-hommes mondial est estimé à 23 %. A travail égal, cela signifie que les femmes gagnent en moyenne 77 % de ce que gagnent les hommes.
Le journalisme ne fait pas exception à cette injustice.
Le journalisme ne fait pas exception à cette injustice. L’écart salarial n’est pas lié au fait que les femmes sont moins qualifiées, mais plutôt au fait que leur accès à des postes hautement rémunérés est limité.
En janvier 2020, la présentatrice de la BBC et membre de l’affilié de la FIJ, le Syndicat national des journalistes (NUJ), Samira Ahmed a ainsi remporté une victoire historique en matière d’égalité de rémunération contre la BBC pour avoir été payée six fois moins que son homologue masculin.Parmi les obstacles à l’égalité salariale figurent également l’absence de partage des responsabilités parentales et le fait que trop peu de conventions collectives ou d’accords d’entreprise contenant des dispositions solides sur la réduction des inégalités salariales entre les femmes et les hommes et sur la conciliation de la vie professionnelle et familiale ont été adoptées.En outre, les femmes ont été touchées de manière disproportionnée par la crise actuelle de Covid-19 qui exacerbe des inégalités entre les sexes qui existaient auparavant. De nombreuses tentatives pour parvenir à l’égalité salariale, que ce soit par la législation ou par des négociations, ont été gelées.
Pour de nombreux syndicats de journalistes, l’absence de données ventilées par sexe et le manque de transparence des salaires dans les médias constituent des obstacles majeurs aux négociations visant à réduire l’écart salarial.
Pour de nombreux syndicats de journalistes, l’absence de données ventilées par sexe et le manque de transparence des salaires dans les médias constituent des obstacles majeurs aux négociations visant à réduire l’écart salarial.
« Nous avons besoin d’audits concrets sur les salaires pratiqués dans les rédaction pour contribuer à réduire l’écart de rémunération entre hommes et femmes », a déclaré la présidente du Conseil du genre de la FIJ, Maria Angeles Samperio. « Trop peu d’entreprises de médias assurent une transparence totale en matière de salaires et de primes et il est de notre devoir, en tant que syndicats, de leur demander des comptes et de divulguer les salaires afin d’évaluer si tous les travailleurs des médias, quel que soit leur sexe, reçoivent une rémunération égale pour un travail de valeur égale ».
La FIJ lance une enquête mondiale pour documenter l’écart de rémunération entre les sexes au niveau national.
La FIJ lance une enquête mondiale en collaboration avec Wageindicator pour documenter l’écart de rémunération entre les sexes au niveau national et soutenir ses affiliés dans leur appel en faveur de l’égalité salariale. Cette enquête peut également être utilisée par des journalistes de manière individuelle pour comparer leur propre salaire à celui perçu par des collègues occupant des postes similaires.
« Cette enquête va aider nos affiliés à lutter pour l’égalité salariale et l’égalité des chances », a déclaré le président de la FIJ, Younes Mjahed. « Déposer une plainte contre son employeur pour rémunération inéquitable ou discrimination demande du courage et nous devons nous assurer que les syndicats sont pleinement équipés et structurés pour soutenir leurs membres dans cette tâche ».
Parmi les autres mesures visant à combler l’écart salarial dans le journalisme figurent la mise en place d’environnements de travail favorables à la famille, des changements législatifs visant à améliorer la transparence des salaires, par exemple par le biais d’audits des salaires au niveau des entreprises, d’enquêtes sur les salaires, de plans d’égalité et de rapports sur les revenus perçus.
Pour soutenir sa campagne, la FIJ appelle ses membres à partager leurs victoires en matière d’égalité salariale sur les réseaux sociaux en utilisant #PayMeEqual.
Pour rejoindre la campagne #PayMeEqual, c’est ici.
Bruxelles, le 5 mars 2021.
Consulter le site de la FIJ.