Communiqué CGT, FO et Sud Radio-France
Est-ce donc cela la nouvelle méthode de Radio France pour lutter contre le sexisme?
Depuis le mois d’avril, une enquête est menée pour faire la lumière sur des faits de sexisme et de harcèlement sexuel, mais aussi pour évaluer l’efficacité du dispositif d’alerte interne à l’entreprise. Ces investigations sont dirigées et coordonnées par une personnalité extérieure (Sophie Latraverse).
Un comité de suivi de l’enquête auquel participent des représentants de chaque syndicat a été mis en place, avec l’obligation de respecter une confidentialité totale. Règle que nous avons respectée.
Un comité de suivi de l’enquête auquel participent des représentants de chaque syndicat a été mis en place, avec l’obligation de respecter une confidentialité totale. Règle que nous avons respectée. Quelle n’a donc pas été notre surprise en juillet dernier d’apprendre qu’un passage entier du rapport d’étape avait été lu à des salarié.e.s de Radio France par un membre de la direction… Et à la surprise s’est ajoutée la stupeur: celle d’apprendre qu’une décision majeure avait été prise concernant la direction du service des sports -le départ de son directeur Vincent Rodriguez et de son adjoint-avant même la clôture de l’enquête. Plus grave encore,des éléments mis en évidence dans le cadre des investigations sont portés sur la place publique, puisque le Directeur de l’Information s’est fendu d’une déclaration à la presse (l’Equipe + AFP) divulguant une partie des conclusions de Madame Latraverse. Résultat: le message est totalement brouillé et la confidentialité piétinée par la direction.
Ce qui aurait pu être un symbole fort, et non seulement de l’affichage -l’arrivée d’une femme à la direction des sports –se heurte à l’incompréhension. Les conditions douteuses, brutales et le calendrier de cette nomination ont généré un double malaise exprimé tant par les journalistes sportifs, que par les victimes qui ont témoigné.
Ces annonces viennent parasiter l’enquête en cours et la confiance est entamée, alors que de nombreuses personnes fragilisées par des faits de sexisme ou de harcèlement sexuel,attendent, elles, la fin de ce processus et les actions qui en découleront.
Ces annonces viennent parasiter l’enquête en cours et la confiance est entamée, alors que de nombreuses personnes fragilisées par des faits de sexisme ou de harcèlement sexuel,attendent, elles, la fin de ce processus et les actions qui en découleront.
Alors que va se tenir cet après-midi la troisième réunion de travail du comité de suivi de l’enquête, nous réaffirmons notre soutien à toutes les victimes qui ont pris la parole ces derniers mois.Le témoignage diffusé dans le documentaire de Canal + au printemps dernier, a permis de mettre en route un travail qui doit maintenant porter ses fruits.Nous rappelons que des situations inacceptables ont été identifiées, qu’une culture sexiste gangrène encore plusieurs collectifs de travail, et que les défaillances du dispositif de traitement des signalements, à maintes reprises pointées du doigt par les organisations syndicales, appellent des réactions rapides. L’urgence est là.En cette rentrée, les salarié.e.s encore en souffrance ne doivent pas être abandonné.e.s.
Des décisions très fortes s’imposent.
Paris, le 6 septembre 2021.
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