Communiqué du SNJ-CGT de France Télévisions
Le directeur de l’information, Laurent Guimier, s’est entretenu mardi 8 mars, avec les organisations syndicales sur la guerre en Ukraine. Il s’est engagé à faire des points hebdomadaires sur la situation.
Nos premières équipes sont en train de rentrer à Paris, après, pour certains, plus d’un mois passé en Ukraine, puisque des reporters étaient déjà sur place, quinze jours avant l’entrée en guerre.
Nos premières équipes sont en train de rentrer à Paris, après, pour certains, plus d’un mois passé en Ukraine, puisque des reporters étaient déjà sur place, quinze jours avant l’entrée en guerre.
« C’est trop long », précise Laurent Guimier, « mais c’est dû aux circonstances du déclenchement du conflit… Pour nous, la bonne rotation est de l’ordre de quinze jours, afin de limiter les risques, physiques et psychologiques… »
Cette semaine, 32 personnes, JRI, rédacteurs et monteurs, sont sur « zone ». Outre les équipes qui tournent pour les JT, les magazines Complément d’Enquête et Envoyé Spécial sont aussi sur place, la rédaction numérique a 2 journalistes en Lituanie et en Moldavie, France Info canal 27, 2 journalistes pour les directs. Le réseau régional, France 3 accompagne des convois d’aide humanitaire. À Paris, la cellule « Les révélateurs » vérifie l’origine des sources des nombreuses images disponibles sur les réseaux sociaux.
Les effectifs vont rapidement monter à une cinquantaine de personnes, avec la mise en place d’une base logistique en Pologne, à proximité de la frontière.
Le directeur de l’information redoute que le conflit ne s’installe dans la durée, ce qui nécessite la mise en œuvre de moyens exceptionnels, en Ukraine et dans les pays limitrophes. Les effectifs vont rapidement monter à une cinquantaine de personnes, avec la mise en place d’une base logistique en Pologne, à proximité de la frontière. Pilotée par un coordinateur de la DRM et un chef de prod, elle disposera de matériel de tournage, de réserves et de matériel de protection. Elle servira aussi de point d’accueil et de repli pour les équipes sur le front.
Laurent Guimier a rappelé que toutes les rédactions seront mobilisées, et pas seulement la rédaction nationale, mais qu’il ne suffit pas d’être volontaire pour partir : « On ne fait partir que des salariés formés, qui ont la pratique et l’expérience des situations de guerre. Quiconque n’aurait pas la formation adéquate ne pourra pas aller en Ukraine. »
Nous avons aussi fait remarquer que, sur le terrain, exposés aux obus russes, il y a du personnel de France Télévisions, mais aussi les « locaux », fixeurs, chauffeurs. Est-ce que ces salariés occasionnels disposent des mêmes garanties, de la même couverture, s’ils venaient à être victimes ? Une réponse nous sera apportée.
Pour l’instant, le correspondant permanent reste à Moscou, tant qu’il a la garantie de pouvoir travailler sans risque et librement.
Côté Russie, une loi menaçant de prison les journalistes pour « diffusion d’informations mensongères » fait réfléchir les rédactions. Pour l’instant, le correspondant permanent reste à Moscou, tant qu’il a la garantie de pouvoir travailler sans risque et librement.
Enfin, la direction demande à tout le monde de redoubler de prudence pour contrer le risque de cyberattaque venant de Russie.
Les syndicats ont été unanimes pour reconnaitre l’effort, en termes de moyens et pour saluer le travail accompli par les équipes, qui prennent des risques en permanence, pour témoigner des horreurs de cette guerre.
Paris, le 9 mars 2022.
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