Communiqué de la CGT France Télévisions
La rédactrice en chef par intérim de Nancy menace : si les JRI n’acceptent plus de faire des directs Aviwest seuls, le JT devra réduire la voilure !
En Lorraine depuis l’arrivée sur le marché des Aviwest, ces boitiers magiques qui utilisent le réseau de téléphonie mobile pour envoyer des images et réaliser des directs, les JRI ne sont plus accompagnés par un technicien vidéo ou son, comme c’était le cas avec les camions satellites (DSNG).
Plusieurs JRI lorrains ont rappelé en réunion la difficulté que constitue l’exercice en solo des directs Aviwest.
Plusieurs JRI lorrains ont rappelé en réunion la difficulté que constitue l’exercice en solo des directs Aviwest : transport du matériel, ports de charge, nécessité de gérer son, image, ordres, sans oublier de s’occuper de l’invité… sans compter le stress engendré quand les directs se font sur la voie publique.
Cause toujours…
Dans sa novlangue managériale des années 2000, la rédactrice en chef par intérim « entend bien » la problématique et assure que la sécurité des salariés doit être prise en compte, mais au quotidien c’est l’inverse qui est de mise : jamais les JRI ne sont consultés pour savoir dans quelles conditions ils vont avoir à assurer seuls ces directs. Au mieux le rédacteur en chef adjoint qui a calé l’intervention leur transmet un nom, une adresse et un numéro de téléphone. Bien sûr « ils peuvent refuser s’ils estiment que c’est trop compliqué ». Mais dans les faits, les JRI assurent les directs dans toutes les conditions, en serrant les dents.
A France 3, une équipe est composée au minimum de deux personnes, et sauf urgence liée à une actualité extraordinaire, un JRI ne peut pas être envoyé seul sur le terrain. C’est une règle, inscrite dans l’accord collectif.
Ce sujet a déjà été abordé en 2020 lors de l’instance de proximité de janvier et la direction avait conclu « qu’un JRI ne serait pas planifié seul lors d’une sortie pour un invité en duplex avec l’Aviwest. Il sera accompagné soit d’un journaliste rédacteur, soit d’un cadre de la rédaction » (relevé de conclusions de l’instance de Lorraine).
La rédactrice en chef par intérim y voit aujourd’hui « une posture dogmatique », et s’autorise à dénoncer une préconisation issue d’un débat entre les représentants de proximité, l’ancien rédacteur en chef et la direction régionale, et tranché par cette dernière. Savoureux !
Le chantage à la qualité
Acceptez les directs seuls ou vous serez responsable de la baisse de qualité des journaux, voilà l’oukase ! Ce chantage est inacceptable pour des salariés qui ne sont pas responsables de la diminution des effectifs et qui en supportent pourtant les conséquences au quotidien, avec la multiplication de directs cache-misère dont l’existence ne se justifie que par la nécessité de remplir le journal coûte que coûte. Quoi qu’il en coûte pour la santé des salariés ?
Nous rappelons donc qu’à France 3 une équipe est composée au minimum de deux personnes, et que sauf urgence liée à une actualité extraordinaire, un JRI ne peut pas être envoyé seul sur le terrain. Ce n’est pas un dogme, c’est une règle, inscrite dans l’accord collectif de France Télévisions et nous demandons à la direction de la faire respecter.
Nancy, le 4 mai 2022.
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