Communiqué SNJ, SNJ-CGT et BP-UFICT-LC-CGT
Le 11 mai dernier, vous avez reçu une note de la direction vous indiquant qu’elle octroyait une (faible) augmentation pour certains salariés après des négociations annuelles obligatoires (NAO) conclues sur un désaccord.
Cette communication est, en fait, symptomatique d’un discours et d’une méthode particulièrement problématiques dans cette entreprise.
Ce message a été envoyé mercredi 11 mai à 12h23, précisément vingt-deux minutes après l’envoi aux organisations syndicales d’un projet de PV de désaccord (qui doit officialiser la fin des négociations et qui n’a donc pas été signé). Les représentants des salariés n’avaient même pas été avertis des intentions de la direction, qu’elle communiquait ses choix unilatéraux aux salariés alors qu’elle avait jusqu’à la fin de l’année pour revoir sa copie.
« Malgré les avancées, nous n’avons malheureusement pas pu aboutir à un accord », semble regretter le directeur des ressources humaines dans son message. Comment le croire, quand ce qui a été décidé est si éloigné des demandes ?
« Malgré les avancées, nous n’avons malheureusement pas pu aboutir à un accord », semble regretter le directeur des ressources humaines dans son message. Comment le croire, quand ce qui a été décidé est si éloigné des demandes ?
Outre le fait que la revalorisation annoncée ne compense absolument pas la baisse du pouvoir d’achat (4,5% de moyenne annuelle en mars, mais combien en fin d’année ?), ces augmentations ne concernent pas l’ensemble des salariés. Du côté des titulaires, certains auront 2% d’augmentation, d’autres 1,5%, les autres rien, soit une centaine de salariés concernés par ces mesures (sur 320).
Du côté des titulaires, certains auront 2% d’augmentation, d’autres 1,5%, les autres rien, soit une centaine de salariés concernés par ces mesures (sur 320). Certaines piges bénéficieront d’une revalorisation plus importante qui compense en partie le retard accumulé ces dernières années ou de nouvelles tâches, mais les autres sont beaucoup moins bien loties ou même carrément privées de toute progression.
Certaines piges bénéficieront d’une revalorisation plus importante qui compense en partie le retard accumulé ces dernières années ou de nouvelles tâches, mais les autres sont beaucoup moins bien loties ou même carrément privées de toute progression.
Et ce alors que les organisations syndicales avaient réclamé un effort bien plus significatif, pour l’ensemble des salariés et pigistes, et compensant a minima l’inflation.
La direction n’a quasiment pas bougé lors de ces réunions dites de négociations, en refusant d’augmenter sensiblement l’enveloppe des NAO 2022 établie à l’automne dernier. De même, elle a maintenu sa politique privilégiant les augmentations individuelles (chaque année, environ deux tiers de l’enveloppe globale des augmentations annuelles) plutôt que collectives (un tiers, donc). Dès lors, comment signer un tel accord ? Un marché de dupes plutôt.
Depuis un an, Laurent Prud’homme répète souvent qu’il faut remettre du dialogue social dans l’entreprise. Mais où est le dialogue quand la direction snobe ainsi les représentants des salariés ?
Inquiétudes sur le contenu de l’accord sur le télétravail
Cette « méthode » est d’autant plus préoccupante qu’elle va bientôt s’appliquer à l’organisation du travail.
Cette « méthode » est d’autant plus préoccupante qu’elle va bientôt s’appliquer à l’organisation du travail.
Les discussions sur le télétravail n’ont pas encore été ouvertes entre direction et élus. Pour autant, le DRH a d’ores et déjà annoncé la couleur lors du CSE extraordinaire du mardi 10 mai. Hervé Munoz a déclaré qu’un texte sur le télétravail était en train « d’être ficelé » par la direction et qu’il serait relu par des managers avant d’être mis à la signature des organisations syndicales. Le leitmotiv de M. Prud’homme étant de faire revenir tout le monde à Boulogne, on peut imaginer que le texte en préparation offre peu de souplesse, et aura des conséquences sur l’organisation du travail des reporters, notamment.
Mais n’en doutons pas, la direction a déjà trouvé la formule idoine : « Malgré les avancées, nous n’avons malheureusement pas pu aboutir à un accord. » Vous avez dit dialogue social ?
Le 16 mai 2022.