Des frontières meurtrières

0  -  Article mis à jour le 30 juin 2022

Communiqué de la CGT

À quelques heures d’intervalle, deux tragédies ont frappé celles et ceux qui fuient la misère de leur pays.


Au Maroc, à la frontière de l’enclave Espagnole de Melilla, ce sont des dizaines de migrants en provenance d’Afrique subsaharienne qui viennent de périr dans des conditions insupportables.


Au Texas, non loin de la frontière mexicaine, ce sont 46 migrants qui ont été retrouvés morts étouffés dans un camion. Dans les deux cas, toutes ces personnes fuyaient la misère dans leur pays et se sont retrouvées piégées aux frontières de nos pays occidentaux barricadés et bunkerisés, ne leur laissant comme seule possibilité que la solution du désespoir.


À Melilla, ce sont près de 2000 migrants dénués de tout, sans eau et sans nourriture depuis plusieurs jours, qui ont tenté de s’introduire dans l’enclave espagnole. Selon les ONG présentes sur place, 37 victimes sont mortes étouffées et écrasées contre les grilles de la frontière hispano-marocaine et sous les coups des forces de l’ordre marocaine.

À Melilla, ce sont près de 2000 migrants dénués de tout, sans eau et sans nourriture depuis plusieurs jours, qui ont tenté de s’introduire dans l’enclave espagnole. Selon les ONG présentes sur place, 37 victimes sont mortes étouffées et écrasées contre les grilles de la frontière hispano-marocaine et sous les coups des forces de l’ordre marocaine.


À la suite de cet accès de violence de la police et des militaires marocains, de très nombreux migrants gisaient sur le sol ainsi que des blessés graves dans des situations humiliantes, maltraités, frappés et maintenus en plein soleil pendant plusieurs heures.


Ces mêmes forces de l’ordre n’auraient porté aucun secours ni soin aux rescapés, des témoins affirmant même que certains de ces migrants mouraient sous le regard indifférent de la police marocaine, tandis que la police espagnole affirmait n’avoir aucune information sur ces évènements.


Et que dire de la réaction du Premier ministre socialiste espagnol qui décrivait ce drame comme une « attaque contre l’intégrité territoriale de notre pays », puis comme un « assaut violent, bien organisé, mûrement réfléchi ». « Dans ce cas, je pense que tout a été bien résolu par les forces de sécurité en Espagne comme au Maroc. »

Le Premier ministre socialiste espagnol réaffirme la ligne de son gouvernement, qui a rétabli ses relations diplomatiques avec le Maroc, rompant ainsi avec son soutien à la lutte du peuple Sahraoui pour son indépendance et cédant aux pressions de Rabat qui, comme Erdogan en Turquie, instrumentalise les migrants pour faire pression sur Madrid.

Ce dernier en réalité réaffirme la ligne du gouvernement espagnol qui a rétabli ses relations diplomatiques avec le Maroc, rompant ainsi avec son soutien à la lutte du peuple Sahraoui pour son indépendance et cédant aux pressions de Rabat qui, comme Erdogan en Turquie, instrumentalise les migrants pour faire pression sur Madrid.


Ce drame illustre également la politique européenne d’externalisation de la gestion de ses frontières et de sa politique migratoire. Ces faits largement médiatisés en Espagne et dénoncés par de nombreuses organisations de la société civile et par nos camarades syndicalistes espagnols contrastent avec le silence médiatique et celui des autorités françaises.


La CGT, tout en condamnant avec la plus grande fermeté cette cruelle répression, dénonce les politiques migratoires européennes inhumaines.


La CGT s’associe à une demande d’ouverture d’une enquête internationale, afin que les responsables de ces actes odieux soient traduits en justice et que ces atrocités ne restent pas impunies.

Montreuil, le 29 juin 2022.

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