Communiqué du SNJ-CGT de France Télévisions
Photo Thomas Koller
Le 4 juillet dernier, Delphine Ernotte présentait aux directeurs régionaux le projet Tempo. En septembre 2023, les éditions nationales devraient donc disparaître, au «profit» des antennes régionales.
Au-delà de la brutalité de cette annonce pour les collègues du siège, au-delà de la perte de pluralité des journaux télévisés de service public, ce projet constitue également une attaque sans précédent contre l’information de proximité qui fonde l’identité du réseau régional.
Sans moyens humains supplémentaires, ces «grands» journaux régionaux risquent surtout de diluer l’identité de nos éditions de proximité.
Sans moyens humains supplémentaires, ces «grands» journaux régionaux risquent surtout de diluer l’identité de nos éditions de proximité. Nos téléspectateurs qui viennent pour l’information régionale la trouveront désormais mélangée avec le reste de l’actualité.
Pour les équipes sur le terrain, cela se traduira sans doute par plus de reportages de réaction à une actualité nationale ou internationale. Un journalisme «à coloration régionale», qui se fera au détriment de sujets concernant directement le territoire, puisqu’il n’y aura pas d’équipes supplémentaires.
Pour les équipes sur le terrain, cela se traduira sans doute par plus de reportages de réaction à une actualité nationale ou internationale. Un journalisme «à coloration régionale», qui se fera au détriment de sujets concernant directement le territoire, puisqu’il n’y aura pas d’équipes supplémentaires.
Pour les présentateurs.trices, pour les rédactrices.teurs en chef, l’intérêt éditorial de ce projet est tout aussi douteux puisqu’il s’agira de piocher dans un catalogue de sujets fabriqués à Paris, dont il faudra se contenter de remanier les lancements, sans disposer du temps de l’analyse qui fait aujourd’hui l’intérêt des éditions nationales. Sans disposer non plus de la capacité d’offrir les directs, les reportages à chaud qui font tout l’intérêt de l’information télévisuelle.
Ce projet offre un boulevard à la concurrence, alors que les antennes de BFM TV se développent en région sur le créneau de l’ultra-local. Avec l’abandon de certaine éditions locales, nous nous étions déjà coupés d’une partie de notre public. Tempo risque d’accélérer ce processus.
Alors que récemment, la direction nous demandait quelle était «notre raison d’être», ce projet met en danger l’essence-même de notre existence et de notre mission dans les régions: la proximité.
Paris, le 7 octobre 2022.
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