Communiqué de la CGT
On assiste en ce moment au Royaume-Uni à un mouvement social d’une rare ampleur, du jamais vu depuis les années Thatcher. Le coût de la vie flambe, avec une inflation estimée à 11%, les salaires et les pensions stagnent et même les allocations sociales ont été revues à la baisse. Les emplois ultra-flexibles se sont multipliés (comme le «contrat zéro heure», qui ne donne aucune garantie au salarié), la pauvreté est devenue endémique, même pour celles et ceux ayant un emploi. On estime que plus d’une personne sur cinq est pauvre au Royaume- Uni, soit 22 % de la population, 14,5 millions de personnes!
La sortie de l’Union Européenne a été pensée et conduite pour lever les contraintes sociales même insuffisantes qu’imposait le niveau européen et accentuer la libéralisation de son économie. Et, les perspectives ne sont pas bonnes: selon le FMI, le Royaume-Uni sera le seul membre du club des pays riches à connaître une récession cette année alors que, dans le même temps, le gouvernement a adopté un budget d’austérité.
Le Royaume-Uni fait également face aux mêmes difficultés liées à la crise sanitaire et au renchérissement des prix de l’énergie et des matières premières que les autres pays mais dans un contexte particulier: celui de la phase post-Brexit. La sortie de l’Union Européenne a été pensée et conduite pour lever les contraintes sociales même insuffisantes qu’imposait le niveau européen et accentuer la libéralisation de son économie. Résultat, après 3 années, la majorité de l’opinion s’interroge sur le bénéfice d’un processus qui n’a abouti qu’à accentuer la dérive libérale d’une société où les systèmes de santé, de transports, d’éducation et de services publics en général sont à l’agonie. Et, les perspectives ne sont pas bonnes: selon le FMI, le Royaume-Uni sera le seul membre du club des pays riches à connaître une récession cette année alors que, dans le même temps, le gouvernement a adopté un budget d’austérité.
C’est donc dans ce contexte que, depuis plusieurs mois, de nombreux corps de métier, incluant le secteur des transports et du médical, sont en grève à Londres et plus largement au Royaume-Uni.
Ce mercredi 1er février, pour la première fois depuis 12 ans, la quasi-totalité du système éducatif s’est arrêté: 85% des écoles étaient concernées, de la maternelle à l’université. En grève également jeudi 2 février: la fonction publique et une partie des transports et des trains.
Ce mercredi 1er février, pour la première fois depuis 12 ans, la quasi-totalité du système éducatif s’est arrêté: 85% des écoles étaient concernées, de la maternelle à l’université. En grève également jeudi 2 février: la fonction publique et une partie des transports et des trains. À partir de lundi prochain, les personnels de santé, infirmières, ambulanciers, vont rejoindre la grève, déjà initiée au mois de décembre 2022.
À partir de lundi prochain, les personnels de santé, infirmières, ambulanciers, vont rejoindre la grève, déjà initiée au mois de décembre 2022. C’était alors une première depuis un siècle.
La semaine d’après, ce seront à nouveau les cheminots, puis les postiers mais également les douaniers.
Les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail et des revalorisations de salaire, pour faire notamment face à la hausse du coût de la vie, mais se mobilisent aussi contre le projet de loi du gouvernement de Rishi Sunak sur l’instauration d’un «service minimum» dans les services publics en cas de grève.
Les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail et des revalorisations de salaire, pour faire notamment face à la hausse du coût de la vie, mais se mobilisent aussi contre le projet de loi du gouvernement de Rishi Sunak sur l’instauration d’un «service minimum» dans les services publics en cas de grève.
Nos camarades de la principale organisation syndicale du pays, le TUC, ont prévenu que ce serait «la plus grosse journée de grèves depuis 2011».
Après 100 jours au pouvoir, le dirigeant conservateur se trouve à la peine, se montrant ferme face à des mouvements sociaux soutenus largement par l’opinion. Après ce premier temps fort et le très large succès de la mobilisation de ce mercredi 1er février, les syndicats ont prévenu que la lutte se poursuivrait avec la même intensité et la même résolution. La colère ne retombe pas et, si le gouvernement choisit de s’entêter, il est fort à parier que dans un tel contexte le mouvement social gagnera en ampleur. Elle-même mobilisée dans le cadre de l’intersyndicale contre les tentatives macronistes de s’attaquer au système de retraite en France, la CGT exprime son plein et entier soutien aux travailleuses et travailleurs britanniques en lutte!
Montreuil, le 3 février 2023.
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