Avis de recherche: où est passé « Le Parisien »?

0  -  Article mis à jour le 5 avril 2023

Communiqué du SNJ-CGT du « Parisien »

«La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas.» On y est. Cette maxime du Canard enchaîné (lui aussi traversé par les mauvais vents, avec la procédure de licenciement engagée contre notre confrère Christophe Nobili, délégué syndical SNJ-CGT à qui nous adressons au passage tout notre soutien), les journalistes du Parisien ne l’ont pas mise de côté. Elle éclaire d’ailleurs le profond malaise que nous ressentons.

Que sommes-nous devenus? Le journal des gens a quitté ses amarres, abandonnant son œcuménisme de journal généraliste pour céder aux dérives du journal partisan. Pas un jour sans que cela ne nous heurte. Les unes, les éditos, les choix éditoriaux…

Que sommes-nous devenus? Le journal des gens a quitté ses amarres, abandonnant son œcuménisme de journal généraliste pour céder aux dérives du journal partisan. Pas un jour sans que cela ne nous heurte. Les unes, les éditos, les choix éditoriaux (l’interview trappée de Philippe Martinez, l’absence de visibilité donnée au mouvement contre les retraites, le traitement des violences policières, certaines affaires évacuées, le black-listage en politique, les interviews de ministres et des responsables de la majorité à la pelle…). Et puis, il y a tout ce qui échappe au regard de la plupart d’entre nous, les tractations de couloirs pour imposer une «ligne» qui emboîte le pas de la communication du gouvernement, les sujets interdits. Des faits accréditant une dérive qui ne trompent aujourd’hui personne dans la rédaction. Avec une verticalité, décidément très à la mode.

Le directeur de la rédaction n’en démord pas: selon lui, la pluralité est respectée. Sauf que. C’est une pluralité à deux vitesses! Présente sur le web et plus que discrète sur le Print.

Le directeur de la rédaction n’en démord pas: selon lui, la pluralité est respectée. Sauf que. C’est une pluralité à deux vitesses! Présente sur le web et plus que discrète sur le Print. Les valeurs citées par notre directeur de la rédaction (contre le complotisme, contre le communautarisme ) résument à elles seules ce changement de pied. On a une histoire. Rappelons à ceux qui sont arrivés récemment dans nos murs, la ligne de conduite éditoriale qui a fait ce journal, donné le ton, et permis le pluralisme au sein de la rédaction et à l’extérieur: ni gauche, ni droite, ni extrême. Un principe de base pour être à la portée du plus grand nombre de lecteurs et ne pas distribuer les bons points. Avec à la clé une méthode: le fameux RER (révéler, étonner, raconter). Des faits, pas des opinions!

Toujours plus partisan, toujours plus et plus vite, et toujours avec moins de monde. Une pente vertigineuse sur laquelle nous glissons à pleine vitesse depuis ces derniers mois. Une pression sur les rédacteurs inacceptable.

Toujours plus partisan, toujours plus et plus vite, et toujours avec moins de monde. Une pente vertigineuse sur laquelle nous glissons à pleine vitesse depuis ces derniers mois. Une pression sur les rédacteurs inacceptable.

Nous partageons le même état des lieux que la SDJ, et nous soutenons l’appel lancé à une assemblée générale de la rédaction, demain mardi (à 12h30), aux côtés des autres syndicats. Face à ces dérives et pour discuter ensemble de la réponse à y apporter, nous vous attendons le plus nombreux possible lors de cette AG.

Nous nous associons à nos collègues des Echos, eux aussi en pleines turbulences. Leur situation fait écho est à la nôtre.

Grenelle, le 3 avril 2023.

 

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