Communiqué de l’intersyndicale* de la SAS « L’Equipe »
Si les informations publiées par Mediapart et Le Monde sont exactes, la SAS L’Equipe peut à bon droit se considérer comme victime des agissements de certains dirigeants du Paris-Saint-Germain. L’ancien directeur de la communication du club, Jean-Martial Ribes, aurait entretenu avec l’ex-rédacteur en chef de France football Pascal Ferré des liaisons très particulières. Cette proximité aurait été révélée au cours de l’enquête sur les «barbouzeries» du PSG qui ont entraîné la mise en examen du dirigeant parisien pour sept délits dont la corruption et le trafic d’influence. Ferré se serait vu offrir des places pour des matches et des voyages au Qatar alors qu’il s’est, de son côté, montré extrêmement complaisant avec le club parisien, lequel l’a recruté ensuite comme communicant, en janvier 2023.
Pascal Ferré, ex-rédacteur en chef de « France football », se serait vu offrir des places pour des matches et des voyages au Qatar alors qu’il s’est, de son côté, montré extrêmement complaisant avec le club parisien, lequel l’a recruté ensuite comme communicant, en janvier 2023.
Au retour d’un de ses périples dans le Golfe en 2021, le journaliste a ainsi publié deux articles louangeurs: l’un sur l’organisation de la Coupe du monde au Qatar qui laisse dans l’ombre notamment la question des travailleurs migrants maltraités, l’autre sur le président du PSG Nasser al- Khelaïfi, dépeint en une comme «le Prince du désert». Deux ans plus tôt, déjà, à la requête de Ribes, Ferré aurait fait retirer du site de France football un article qui déplaisait aux dirigeants parisiens.
L’ex-dircom n’a pas usé seulement de la carotte mais aussi du bâton comme lorsqu’il décide de lancer, en 2018, une «armée numérique» contre Jérôme Cazadieu, alors directeur des rédactions de L’Equipe, après la publication de deux articles qui ont irrité la direction du club. Pour ces faits et d’autres, l’ancien dircom a été mis en examen pour «harcèlement moral en ligne». Mediapart a révélé que le président du PSG aurait été au courant de ces pratiques.
L’ex-dircom du PSG Jean-Martial Ribes n’a pas usé seulement de la carotte mais aussi du bâton comme lorsqu’il décide de lancer, en 2018, une «armée numérique» contre Jérôme Cazadieu, alors directeur des rédactions de L’Equipe, après la publication de deux articles qui ont irrité la direction du club.
Si cette dernière révélation a été reprise le 10 janvier dans un petit article de L’Equipe qui accompagnait une longue interview de Nasser al-Khelaïfi, ce n’est pas le cas des informations sur les liens très privilégiés unissant Jean-Martial Ribes et Pascal Ferré, révélées quelques jours plus tôt. Pourquoi le quotidien sportif n’a-t-il évoqué que sur son site Web cette affaire scandaleuse qui concerne le magazine devenu son supplément mensuel? Pourquoi a-t-il réservé le même traitement aux informations sur l’aide que l’ancien ministre des Comptes publics aurait apporté au PSG pour minimiser l’impact fiscal du transfert de Neymar? Ainsi qu’aux révélations sur l’intervention de l’ambassade du Qatar auprès des policiers français qui tentaient de faire descendre Al-Khelaïfi de son avion?
Cette discrétion a-t-elle un lien avec l’entretien accordé par le président du PSG? Pourquoi ce dernier a-t-il obtenu gain de cause en demandant à ne pas être interrogé sur les nombreuses enquêtes sur les agissements pointés par nos confrères, alors même que d’autres médias ont posé des questions sur ces sujets?
La société L’Equipe doit pouvoir défendre ses droits et ceux de ses salariés.
Le 15 janvier 2024.
* SNJ, SNJ-CGT et BP-Ufict-CGT.
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