Communiqué du SNJ-CGT de Radio France
L’annonce par Sibyle Veil et Delphine Ernotte de la nomination de deux « directeurs de projet » communs à Radio France et France Télévisions, alors que la ministre de la Culture, Rachida Dati, veut une réforme de l’audiovisuel public dont on ne connaît pas encore les contours exacts, ne présage rien de bon.
Jean-Philippe Baille, qui n’avait pas encore assez de travail en tant que directeur de l’information de Radio France et directeur de France Info radio, se voit confier la mission de pousser l’intégration de cette même radio avec la télé et le site web France Info. Xavier Riboulet, directeur proximité à France Télévisions, a la même feuille de route pour « Ici », la nouvelle marque commune imposée aux France Bleu et à France 3.
Nos PDG respectives donnent ainsi des gages de bonne conduite en devançant les désirs du gouvernement, qui y conditionne une partie de nos budgets. Mais à force de donner des gages, il n’y aura peut-être même plus besoin d’une nouvelle loi pour arriver là où nous ne voulons pas aller!
Nos PDG respectives donnent ainsi des gages de bonne conduite en devançant les désirs du gouvernement, qui y conditionne une partie de nos budgets. Mais à force de donner des gages, il n’y aura peut-être même plus besoin d’une nouvelle loi pour arriver là où nous ne voulons pas aller!
Les discours sur le « média global » cachent mal la réalité: la radio France Info se porterait sans doute aussi bien sans la télé France Info. Les stations locales du réseau Bleu ne gagnent rien à faire de la radio filmée pour France 3. Vouloir imposer un éditorial commun à la télé et à la radio, qui n’a pas besoin d’images pour faire vivre un sujet, est un non-sens. Ce sont des écritures et des modes de production très différents. Les projets de pousser plus loin encore ces rapprochements risquent surtout d’affaiblir nos radios. Les rédactions de France Info et de France Bleu sont les premières visées mais c’est l’information sur toutes nos chaînes qui pourrait en pâtir.
Pour le SNJ-CGT, c’est clair, nous n’accepterons pas:
- Les atteintes à l’intégrité des rédactions
- La sortie des rédactions des locaux de Radio France
- Que les reporters de Radio France aient à travailler pour la télévision
- De faire de la télévisions low cost
- De faire de nos radios de simples bandes son de la télé
- De perdre l’indépendance éditoriale de la radio.
Nous combattrons les projets qui iront dans ce sens en appelant les journalistes à retirer leur droit à l’image et en les appelant à faire grève, y compris durant les JO si nécessaire.
Paris le 8 avril 2024.
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