France: menaces sur le journaliste d’investigation Thomas Dietrich pour ses révélations sur des financements illégaux en Centrafrique

0  -  Article mis à jour le 17 juillet 2024

Communiqué FIJ, FEJ, SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, SGJ-FO

Le 29 juin 2024, alors que le journaliste Thomas Dietrich s’apprêtait à publier une enquête «Quand Macron protège le financier de Marine Le Pen» pour le média en ligne OFF Investigation, ce dernier a été brutalement menacé sur le réseau de messagerie instantané Whatsapp, via des messages d’une extrême violence.

La Fédération internationale et européenne des journalistes (IFJ-EFJ) et ses affiliés en France – SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO – condamnent fermement ces pratiques scandaleuses visant à interdire à Thomas Dietrich d’exercer son métier de journaliste et appellent les autorités à enquêter sur les menaces dont il est la cible.

La Fédération internationale et européenne des journalistes (IFJ-EFJ) et ses affiliés en France – SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO – condamnent fermement ces pratiques scandaleuses visant à lui interdire d’exercer son métier de journaliste et appellent les autorités à enquêter sur les menaces dont il est la cible.

Thomas Dietrich, journaliste d’investigation spécialisé sur la Françafrique, a notamment enquêté sur les réseaux de financement impliquant le parti d’extrême droite français Rassemblement National (RN) et le président Emmanuel Macron en Centrafrique. Lors de sa nouvelle investigation, Thomas Dietrich s’est notamment intéressé au rachat de la société TransAfrica MarketOIL qui vient d’acquérir les actifs de Total Energies en Centrafrique. L’une de ses sources en Centrafrique qui l’a aidé à retracer l’implication de l’homme d’affaires français Laurent Foucher dans le rachat de la société a été récemment agressée et laissée inconsciente dans la rue, selon les déclarations du journaliste.

À quelques jours de la publication de l’article pour OFF Investigation, des photos d’une agression subie par Thomas Dietrich en 2011, alors qu’il était arrêté par des militaires centrafricains, ont refait surface.

À quelques jours de la publication de l’article pour OFF Investigation, des photos d’une agression subie par Thomas Dietrich en 2011, alors qu’il était arrêté par des militaires centrafricains, ont refait surface. Celles-ci lui ont d’abord été envoyées le 29 juin, puis à sa famille le 1er juillet. Le 3 juillet 2024, veille de la publication de l’article, Thomas Dietrich a reçu un nouveau message très explicite: «Salut Dietrich! Ton article est prêt pour demain? Nous aussi! Ton album photo est prêt à être distribué dans le monde entier. Des amis veulent à nouveau prendre des photos avec toi! Comme tu as beaucoup aimé la première fois, aimerais-tu recommencer? (Avec un emoji interdit depuis 18 ans faisant référence à son agression, NDLR). Ils t’attendent en Afrique, Bisous à ta famille», peut-on lire. Si les auteurs de ces messages demeurent pour le moment inconnus, les numéros sont d’origine centrafricaine dont un, provenant d’Israël.

«Bien sûr, ce ne sont pas les services centrafricains qui sont à l’origine de ces envois immondes. Le coup vient d’ailleurs, le coup vient d’ici».
Thomas Detrich

«Bien sûr, ce ne sont pas les services centrafricains qui sont à l’origine de ces envois immondes. Le coup vient d’ailleurs, le coup vient d’ici», a déclaré le journaliste à la Fédération Européenne des journalistes. «J’ai quand même décidé de publier mes recherches. Je sais que je le paierai un jour ou l’autre très cher, peut-être même physiquement lors d’un de mes voyages en Afrique, mais tant pis», a ajouté Thomas Dietrich. L’article a été publié le 4 juillet sur OFF investigation.

Il y a deux ans, Thomas Dietrich avait déjà fait l’objet de menaces suite à son investigation sur les financements du Rassemblement National. Une personne s’était à l’époque introduite à son domicile. Le 15 avril dernier, Thomas Dietrich avait été brutalement arrêté, humilié et fortement malmené à Lomé, alors qu’il enquêtait sur la révision constitutionnelle du Togo et sa contestation.

La FIJ et la FEJ et ses affiliés apportent leur soutien à Thomas Dietrich et comptent sur les autorités pour enquêter sur la provenance des ces messages et condamner ces pratiques scandaleuses portant atteinte au respect de la liberté de la presse et aux droits humains.

Le 16 juillet 2024.

Lire le communiqué sur le site de la FEJ

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