Communiqué SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, SGJ-FO
Mardi 5 novembre, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères va décerner le prix du courage journalistique, lors d’une cérémonie hommage aux reporters morts en exerçant leur mission d’information. Ce prix porte les noms d’Anna Politkovskaïa, notre consœur de la Novaia Gazeta assassinée en 2006, et d’Arman Soldin, notre confrère de l’AFP tué en Ukraine en 2023. Remis chaque année autour du 2 novembre, ce prix a été inspiré par le courage de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 lors d’un reportage pour RFI au Mali.
Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, syndicats représentatifs des journalistes en France, dénoncent l’impunité dont bénéficient de trop nombreux meurtriers de journalistes à travers le monde. Nos syndicats saluent l’engagement et la bravoure des milliers de travailleurs des médias qui risquent leur vie quotidiennement pour nous informer, en Ukraine, au Proche-Orient, au Mexique, en Tunisie et partout ailleurs.
Cette année, devant le massacre de plus de 150 travailleurs des médias à Gaza, nos organisations ont choisi en août dernier de soutenir la candidature de notre consœur palestinienne Shrouq Aïla pour le prix du courage journalistique.
Cette année, devant le massacre de plus de 150 travailleurs des médias à Gaza, nos organisations ont choisi en août dernier de soutenir la candidature de notre consœur palestinienne Shrouq Aïla pour le prix du courage journalistique. Agée de 29 ans, Shrouq vit et travaille en Palestine. Elle a créé, avec son mari Roshdi Sarraj (tué en octobre 2023 lors d’un bombardement sur Gaza), la société de production Ain Media, qui a contribué à de nombreux reportages consacrés à la guerre et diffusés notamment sur Radio France, la RTBF, M6 ou BFM-TV. Si elle remporte le prix «Anna Politkovskaïa – Arman Soldin», Shrouq doit pouvoir, comme tous les journalistes, y compris gazaouis, venir le recevoir en France.
La situation de Shrouq Aïla, comme celle de l’ensemble des journalistes qui tentent de travailler et de survivre en zone de guerre, est extrêmement dangereuse et précaire. Au-delà d’un prix qui saluerait leur engagement exceptionnel pour l’information, nous appelons une nouvelle fois à une mobilisation internationale, en particulier des gouvernements, en faveur de la protection des reporters. Assassiner des journalistes, c’est tuer l’information. Soutien à nos confrères et consœurs!
Paris, le 4 novembre 2024.
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