Radio France: ressources de moins en moins humaines, management brutal, précaires en première ligne… Ça suffit!

0  -  Article mis à jour le 23 décembre 2024

Communiqué du SNJ-CGT Radio France

Certaines décisions prises ces derniers temps par la DRH de Radio France sont de nature à rompre la confiance avec des pans entiers de cette entreprise. La fin de collaboration signifiée à une talentueuse journaliste après 9 années passées à Radio France sur le planning CDD fait partie de celles-ci. Confirmée il y a un peu plus d’une semaine, à l’issue d’un long réexamen de ce dossier demandé par l’ensemble des organisations syndicales, cette triste issue suscite la colère de nombreux journalistes précaires et titulaires dans les rangs des rédactions locales comme nationales. Des collègues qui ont d’ailleurs tenu à exprimer publiquement leur émotion et leur soutien via une pétition qui a rassemblé plus de 230 signatures, mais qui n’a pas suffi à modifier cette décision disproportionnée et injuste.

Une fin de collaboration a été signifiée à une talentueuse journaliste après 9 années passées à Radio France sur le planning CDD. Des collègues ont tenu à exprimer publiquement leur émotion et leur soutien via une pétition qui a rassemblé plus de 230 signatures, mais qui n’a pas suffi à modifier cette décision disproportionnée et injuste.

En effet, les circonstances ayant conduit à ce qui s’apparente à un licenciement posent clairement question. Quels que soient les griefs et le contexte, aucun entretien RH digne de ce nom ne peut se dérouler la « boule au ventre » et dans une telle tension, au point de se conclure par un malaise nécessitant une prise en charge médicale! A travers cette situation individuelle, ce sont de multiples dysfonctionnements de l’entreprise qui sont mis en lumière et qui ont atteint leur paroxysme ces dernières semaines:
Nous réaffirmons que certaines méthodes de gestion du planning journalistes sont inacceptables. Combien de jeunes journalistes peuvent témoigner des «coups de pression» subis en fin de parcours de CDD lorsqu’il faut trouver un point de chute? Certains cadres (pas tous heureusement!) se comportent trop souvent en «cowboys» aux façons de faire brusques et désinvoltes, bien éloignées d’un esprit de dialogue apaisé. Cela doit cesser.

Nous réaffirmons que certaines méthodes de gestion du planning journalistes sont inacceptables. Le système même du «planning journalistes», que le SNJ-CGT propose depuis longtemps de transformer en profondeur, fait une fois de plus la preuve de sa nocivité.

Par ailleurs, le système même du «planning journalistes», que le SNJ-CGT propose depuis longtemps de transformer en profondeur, fait une fois de plus la preuve de sa nocivité. En maintenant pendant des années des journalistes, pourtant confirmés, dans la précarité, Radio France finit par user, lasser, démotiver et in-fine pousser vers la sortie des professionnels méritants et aguerris.

Plus globalement, l’ensemble des lieux, dans l’entreprise, où peuvent se dénouer les tensions, semblent aujourd’hui inopérants. Le sentiment d’un «deux poids deux mesures» s’installe au gré de la multiplication des conseils de discipline, des sanctions disproportionnées ou à géométrie variable. Il ne faudra pas s’étonner ensuite de constater que les salariés se détournent de ces instances, ou que des conflits sociaux couvent ici et là et ne sont traités que lorsqu’ils éclatent, c’est-à-dire bien trop tard.
L’humain est-il en train de passer au second plan à Radio France?

Il est urgent de rétablir le cap, de trouver les moyens d’une vraie politique
RH qui n’instrumentalise pas les procédures disciplinaires ou les dispositifs anti-harcèlement pour couper les têtes qui dépassent tandis que des comportements réellement problématiques ne sont parfois pas sanctionnés.

Cette évolution inquiétante et ce contexte anxiogène ne concernent pas que les « précaires ». Nous constatons que trop peu de managers considèrent que prendre soin de leurs collègues fait réellement partie de leurs missions. Prendre des nouvelles, appeler régulièrement les reporters sur le terrain, parfois dans des zones dangereuses, n’est pas une option. Cela devrait être la priorité. Certains managers semblent l’oublier.

Il est urgent de rétablir le cap, de trouver les moyens d’une vraie politique
RH qui n’instrumentalise pas les procédures disciplinaires ou les dispositifs anti-harcèlement pour couper les têtes qui dépassent tandis que des comportements réellement problématiques ne sont parfois pas sanctionnés. Une refonte en profondeur du système du planning journalistes, faite en concertation avec ces derniers via les organisations syndicales, est également indispensable. C’est pour le SNJ CGT la première étape nécessaire et incontournable pour restaurer une confiance mutuelle et un véritable dialogue « humain » dans l’ensemble de nos rédactions. Nous ne laisserons pas s’installer une gestion RH maltraitante.

Paris, le 16 décembre 2024.

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