« Est républicain », « Républicain Lorrain », « Vosges Matin »: avez-vous confiance en votre rédacteur en chef?

0  -  Article mis à jour le 28 mars 2025

Communiqué intersyndical*

La dernière digue a cédé, entre lui et nous. Ce rempart de confiance entre les journalistes de la rédaction et leur rédacteur en chef, formé par les quatre rédacteurs en chef adjoints du pôle ERV (Est Républicain, Républicain Lorrain, Vosges Matin), s’est effondré sous les assauts d’un management borné et brutal.

Après plusieurs départs de managers au sein du pôle ERV, une large brèche incolmatable était déjà apparue avec le départ de celle qui avait été choisie pour seconder le rédacteur en chef dans le domaine du numérique.
 Aujourd’hui, ce sont deux autres rédacteurs en chef adjoints qui s’écroulent

Après plusieurs départs de managers au sein du pôle ERV, une large brèche incolmatable était déjà apparue avec le départ de celle qui avait été choisie pour seconder le rédacteur en chef dans le domaine du numérique.


Aujourd’hui, ce sont deux autres rédacteurs en chef adjoints qui s’écroulent, après de longs mois à tenter de raisonner celui qui, depuis 2018, est censé représenter les rédactions. Sous son ère, la stratégie de partenariats d’Ebra s’est développée, au détriment d’une déontologie pourtant ancrée dans les fondements de la profession.

Les journalistes tombent comme des mouches, usés par des missions qui ne cessent d’augmenter proportionnellement à la perte de sens.

Les journalistes tombent comme des mouches, usés par des missions qui ne cessent d’augmenter proportionnellement à la perte de sens. Des sacrifices consentis, sans aucune considération ni contrepartie, quel que soit le travail fourni. Ces pratiques managériales dignes de l’industrie, aucun journaliste ne pensait les trouver dans un groupe de presse. Elles sont pourtant mises en œuvre sciemment par notre rédacteur en chef. Sciemment car malgré les alertes régulières sur son management toxique, la direction semble soutenir coûte que coûte celui qu’elle a nommé en 2018. Malgré la pression qu’il inflige à «ses managers» qui, pour les plus fragiles, la répercutent sur leur équipe, déclenchant d’autres alertes…

Le rédacteur en chef démontre au quotidien que, pour lui, être un cadre proche de son équipe est un défaut, à rebours de ce qui est enseigné dans les coûteuses formations des managers développées par Ebra pour ses cadres.

Le rédacteur en chef démontre au quotidien que, pour lui, être un cadre proche de son équipe est un défaut, à rebours de ce qui est enseigné dans les coûteuses formations des managers développées par Ebra pour ses cadres. Nous, journalistes, pensons tout le contraire: c’est dans la motivation impulsée par une hiérarchie ouverte au dialogue et humaine qu’on travaille le mieux, qu’on est fiers de notre métier, et qu’on a envie de se dépasser. C’est dans l’échange de points de vue qu’on a les meilleures idées, pas dans les planifications de tâches souvent imposées. Et les idées, avant même la qualité d’écriture, sont les premières des exigences d’un journalisme d’excellence.

La verticalité des décisions est devenue insupportable. Surtout quand on essaie de comprendre, parfois, la raison d’un choix qui nous semble absurde, et que nos responsables nous répondent tristement: «Je suis d’accord avec toi, mais c’est comme ça.» Comprenez: le chef a décidé, circulez y a rien à voir…

La verticalité des décisions est devenue insupportable. Certains ont essayé d’exprimer leur désaccord. Subissant une soufflante dans le meilleur des cas, une indigne mise au placard souvent, voire un mépris intolérable.

Certains ont essayé d’exprimer leur désaccord. Subissant une soufflante dans le meilleur des cas, une indigne mise au placard souvent, voire un mépris intolérable. Il demande aux chefs d’équipe «de la loyauté» qu’il ne s’applique pas lui-même, envers les journalistes de terrain avec qui il a rompu depuis bien longtemps tout dialogue. C’est bel et bien de la soumission qu’il demande.
Nous refusons d’être soumis. La loyauté, nous la tournons envers nos journaux, nos lecteurs et notre profession, pas envers celui qui détruit la motivation, les initiatives, la passion pour notre métier.


Avec douleur, certains ont quitté le journalisme, leur vocation, parce qu’ils avaient perdu l’espoir que cela change. Mais avons-nous vraiment, collectivement, depuis toutes ces années, tenté de résister, de changer les choses?

Avec douleur, certains ont quitté le journalisme, leur vocation, parce qu’ils avaient perdu l’espoir que cela change. Mais avons-nous vraiment, collectivement, depuis toutes ces années, tenté de résister, de changer les choses? Ce problème, le voici face à nous, encore accentué et crûment révélé par les arrêts maladie simultanés de deux rédacteurs en chef adjoints.

Aujourd’hui, le meilleur moyen de retrouver la flamme, le métier qu’on a choisi, est de demander, clairement, la démission de Sébastien Georges en lui refusant notre confiance pour tenir les rênes de la rédaction.

Ainsi, nous appelons tous les journalistes des rédactions du Républicain Lorrain, de l’Est Républicain et de Vosges Matin à se prononcer sur une question cruciale, à travers une motion de défiance que nous vous soumettrons dès ce lundi 24 mars:
faites-vous confiance à votre rédacteur en chef?

Le 21 mars 2025.

* SNJ-CGT, L’Est Média CGT, F3C-CFDT, Filpac-CGT, SNJ

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