Communiqué de l’intersyndicale du « Républicain Lorrain »*
Ce vendredi 4 avril 2025, en CSE extraordinaire du Républicain Lorrain, le directeur général a confirmé l’annonce déjà faite la veille à Houdemont, pour L’Est Républicain et Vosges Matin: le départ du rédacteur en chef du pôle ERV vers d’autres cieux Ebra. La mobilisation des journalistes, éreintés par des années de management brutal, a payé.
Une semaine après avoir «pris acte des excuses» présentées par l’intéressé, alors maintenu dans ses fonctions, la Direction a expliqué ce revirement par le fait d’avoir «senti que la confiance mutuelle serait compliquée à rétablir» entre le patron de la Rédaction et ses équipes.
Sollicitation de la DRH? Il y en a eu. Remontées en CSE ou CSSCT? Fait. Droit d’alerte? Également.
Néanmoins, le directeur général ne s’interroge pas sur les causes profondes de la récente expression des salariés. «A mes yeux, la motion de défiance n’était pas le plus approprié. Il y avait plein d’autres outils à disposition.» Sollicitation de la DRH? Il y en a eu. Remontées en CSE ou CSSCT? Fait. Droit d’alerte? Également. A l’unanimité, des représentants des différentes organisations syndicales ont rappelé tout le travail réalisé en la matière, ainsi que les différents épisodes survenus depuis 2019 et l’enquête du cabinet Moreno. Le projet de solliciter la CARSAT pour travailler sur la question des risques psychosociaux, pourtant promis par le directeur général le 27 mars, prend, lui, le chemin des oubliettes.
Si la motion de défiance visait bien à dénoncer le management brutal du désormais ex-rédacteur en chef, elle ne doit pas occulter le malaise à la Rédaction.
La Direction du pôle ERV ne semble pas non plus vouloir remettre en cause ses orientations stratégiques. «Sur le fond, je partage les décisions du rédacteur en chef. Si la motion de défiance avait porté sur le fond, je serais monté au créneau pour le défendre», a-t-il indiqué. De tels propos laissent songeur: si la motion de défiance visait bien à dénoncer le management brutal du désormais ex-rédacteur en chef, elle ne doit pas occulter le malaise à la Rédaction qui découle aussi des adaptations permanentes à de nouvelles règles, de nouvelles méthodes, de nouvelles consignes qui éloignent sans cesse les journalistes de leur cœur de métier.
Le recrutement d’un nouveau rédacteur en chef devra s’accompagner d’une transformation du mode de gouvernance.
Le recrutement d’un nouveau rédacteur en chef devra, en conséquence, s’accompagner d’une transformation du mode de gouvernance. D’horizontalité dans la prise de décisions. De plus d’autonomie dans les agences. De plus de délégation, de respect et d’humanité dans toutes les strates de la Rédaction.
Le départ du rédacteur en chef doit être l’occasion de repartir sur des bases saines et les organisations syndicales veilleront à ce que ce changement de visage à la tête de la rédaction ne soit pas qu’un changement de façade. Dans le cas contraire, nous saurons tirer toutes les conséquences de ce qui ressemblerait à un profond mépris de la voix des salariés.
Le 4 avril 2025.
* SNJ-CGT, Filpac-CGT, SNJ
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