Fermeture de Mouv’: 
Radio France sacrifie sa radio jeune

0  -  Article mis à jour le 28 avril 2025

Communiqué du SNJ-CGT de Radio France

Il faut prononcer les mots: c’est bien la fin de Mouv’ qui est officialisée dans la brutalité et la précipitation.

Fin: parce qu’une radio nationale sans journaux ni émissions, sans équipe et sans moyens n’est plus qu’une coquille vide. Un simple fil musical sur internet n’est pas une antenne de service public.

Une radio nationale sans journaux ni émissions, sans équipe et sans moyens n’est plus qu’une coquille vide. Un simple fil musical sur internet n’est pas une antenne de service public.

Brutalité: sans concertation, sans discussion préalable et en pleine période de vacances, les salarié-e-s sont mis devant le fait accompli: leurs emplois sont en danger du fait de ce plan de compression qui ne dit pas son nom.

Précipitation: depuis sa création il y a 30 ans, les directions successives ont joué aux apprentis sorciers au mépris des salariés et des auditeurs. Après avoir été fermée par vagues successives, la rédaction s’est progressivement reconstituée, avec des journalistes au statut ultra précaire. Ce bricolage permanent et ces changements stratégiques incessants nous ont conduits à la catastrophe actuelle. Aujourd’hui, au prétexte d’économies budgétaires, on fait disparaitre subitement et sans appel une des sept chaînes nationales de Radio France.

Symboliquement, abandonner Mouv’, c’est abandonner la jeunesse. A l’heure du populisme et de la désinformation, ne plus offrir de contenu spécifique de service public à nos jeunes auditeur-trice-s, dans toute leur diversité, est une décision gravissime et irresponsable.

Symboliquement abandonner Mouv’, c’est abandonner la jeunesse. A l’heure du populisme et de la désinformation, ne plus offrir de contenu spécifique de service public à nos jeunes auditeur-trice-s, dans toute leur diversité, est une décision gravissime et irresponsable. Cette fermeture est en totale contradiction avec le discours de la direction et du gouvernement en matière d’éducation aux médias. Radio France avait une ambition : une radio faite par des jeunes professionnel-le-s pour de jeunes auditeur-trice-s, sans mépris et avec sérieux, un espace d’expression unique qui n’existera plus… Quel immense gâchis !

Le sort des équipes de titulaires (35 suppressions de postes malgré les reclassements!) et de précaires de Mouv’ (31 salarié-e-s dont les contrats risquent de ne pas être renouvelés) doit concerner chacun-e d’entre nous. Les risques psychosociaux sont déjà perceptibles. Nous, salarié-e-s de Radio France, savons pertinemment que ce qui arrive aujourd’hui à Mouv’, pourrait nous arriver aussi demain.

Le sort des équipes de titulaires (35 suppressions de postes malgré les reclassements!) et de précaires de Mouv’ (31 salarié-e-s dont les contrats risquent de ne pas être renouvelés) doit concerner chacun-e d’entre nous.

Nous dénonçons la méthode et le principe d’une cessation d’activité. Mouv’ pourrait d’ailleurs encore poursuivre ses missions sur le web et son canal numérique, en s’appuyant sur ses contenus, repris avec succès sur les réseaux sociaux, et en stoppant les dérives de programmes externalisés onéreux qui ne trouvent pas leurs publics.

Le SNJ-CGT se battra pour que les salarié-e-s de Mouv’, précaires et titulaires, soient traité- e-s dignement. Nous demandons un reclassement poste par poste individualisé, le maintien du volume global de piges et l’intégration de tou-te-s les journalistes travaillant déjà à temps plein.

L’avenir de Mouv’, de ses salarié-e-s et de nos publics jeunes mérite beaucoup mieux que ce triste baisser de rideau.

Paris, le 25 avril 2025.

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