Lettre ouverte de la rédaction de « 20 Minutes »*
Nous, journalistes de 20 Minutes, apportons notre soutien entier et sans réserve à notre collègue et déléguée syndicale Lise, blessée et profondément meurtrie par l’attitude de notre directeur général, Ronan Dubois, lors d’une réunion de négociation au sein du journal, fin mai (lire le communiqué du SNJ-CGT et du SNME-CFDT « Transphobie au travail: un comportement inacceptable chez 20 Minutes »).
Depuis que cette information a été rendue publique, en interne, puis par voie médiatique, Ronan Dubois n’a pas pris la parole devant les salarié·e·s de 20 Minutes, se contentant de démentir «toute intention transphobe ou discriminatoire» via un mail adressé aux salariés par un tiers.
Dans ce message du directeur général, pas un mot d’empathie, de remords, d’excuse n’a été formulé envers Lise. La reconnaissance d’une attitude a minima déplacée et blessante, car telle en a été la perception par Lise, est un préalable à la restauration de la confiance, indépendamment de l’issue des enquêtes internes et externes annoncées.
Dans ce message, pas un mot d’empathie, de remords, d’excuse n’a été formulé envers Lise. La reconnaissance d’une attitude a minima déplacée et blessante, car telle en a été la perception par Lise, est un préalable à la restauration de la confiance, indépendamment de l’issue des enquêtes internes et externes annoncées.
Car, à travers cette attitude, ce sont nos convictions qui sont attaquées et, par extension, l’image de notre média. 20 Minutes s’est toujours exprimé en faveur des droits humains. La rédaction aborde régulièrement les sujets liés aux droits des personnes LGBT+, à leurs luttes, aux discriminations et violences auxquelles elles font face, mais aussi à la créativité, aux talents et aux engagements et prises de positions fortes des membres de cette communauté. L’homophobie, la biphobie et la transphobie, pas davantage que le racisme, l’antisémitisme ou la misogynie n’ont leur place à 20 Minutes, d’où qu’elles émanent.
Cela devrait aller sans dire. Mais, en ce début du mois de juin, celui où de nombreuses Marches des Fiertés LGBT+, vont se dérouler dans tout le pays, il nous est primordial de rappeler notre rejet de toute discrimination.
Cela devrait aller sans dire. Mais, en ce début du mois de juin, celui où de nombreuses Marches des Fiertés LGBT+, vont se dérouler dans tout le pays, il nous est primordial de rappeler notre rejet de toute discrimination.
Aussi, nous répétons notre soutien et affection pour Lise, qui, nous le savons, bataille aux côtés de nos syndicats pour préserver nos droits et acquis sociaux. Nous n’ignorons pas le contexte économique difficile que nous traversons ni l’état très dégradé du dialogue social mais ceux-ci ne doivent pas servir de prétexte au recul de ces droits et encore moins à l’expression de propos discriminatoires.
* Cette lettre ouverte a été signée par une quarantaine de journalistes de la rédaction.