Radio France: humiliations, débriefs brutaux, pleurs au travail! Il est temps de mettre fin à ces pratiques toxiques!

0  -  Article mis à jour le 15 juin 2025

Communiqué du SNJ-CGT de Radio France

Qui n’a jamais vu un·e collègue sortir d’un KB (une cabine d’enregistrement, NDLR) ou d’une salle de réunion les yeux rougis, tout juste « débriefé·e » par son chef ? Combien d’entre nous l’ont vécu?

« J’ai écouté ton journal: ça m’a donné envie de me suicider », « Ton travail est nul, je ne vais sûrement pas te garder en pige », « Je ne sais pas trop ce que tu vas devenir… peut-être rien du tout »

Quand, en tant qu’alternant·e, pigiste ou CDD, un manager vous demande de le suivre, à l’abri des oreilles et des yeux de vos collègues, ces « retours » sont rarement professionnels. En revanche, ils révèlent souvent l’incompétence de ceux qui les formulent. Lorsqu’ils font appel à un affect culpabilisant – « J’ai écouté ton journal: ça m’a donné envie de me suicider », « Ton travail est nul, je ne vais sûrement pas te garder en pige », « Je ne sais pas trop ce que tu vas devenir… peut-être rien du tout » – ils franchissent une ligne rouge. Même lorsque ces chef·fes, parfois aussi certain·es collègues, prétendent simplement vouloir faire « progresser ». Parce que « tout le monde est passé par là », certain·es semblent même se faire un devoir – voire tirer un certain plaisir? – de faire couler les larmes de jeunes collègues, souvent fragiles, qui débutent dans nos rédactions. Les femmes les plus jeunes sont les premières concernées, mais des salarié·es en CDI, pourtant mieux protégé·es et expérimenté·es, ont également été la cible de ces pratiques nocives.

Il ne s’agit hélas pas d’accidents isolés touchant des personnes particulièrement sensibles. Les précaires savent que certaines rédactions du réseau ont un « historique » de souffrance au travail sans remise en question de leur management

Il ne s’agit hélas pas d’accidents isolés touchant des personnes particulièrement sensibles. Les précaires savent que certaines rédactions du réseau ont un « historique » de souffrance au travail sans remise en question de leur management. Des cadres qui sont rarement sanctionné·es car leurs victimes, pourtant nombreuses, n’osent tout simplement pas parler.

Qu’attendons-nous pour briser cette culture d’entreprise toxique?

Il est temps de dire collectivement à toutes celles et ceux qui se permettent ce genre de comportement: on vous voit, et on ne vous laissera plus faire.

À tous·tes les jeunes collègues qui nous rejoignent en stage, en pige, en alternance: vous n’avez pas à subir cela. Non, ce n’est pas normal. Non, vous n’êtes pas seul·e.

Le SNJ-CGT, ses membres, ses élu·es, sont à l’écoute de toutes et tous pour soutenir les collègues concerné·es et décider ensemble de la réponse à apporter.

Toute situation s’apparentant à du harcèlement au travail peut faire l’objet de poursuites. Le SNJ-CGT se tient aux côtés des victimes qui souhaitent se faire entendre.

Les retours de chef·fes sur le travail des journalistes – en particulier les moins expérimenté·es – sont évidemment nécessaires. Ce sont souvent les plus précaires qui en sont demandeur·ses, et il est parfois difficile d’obtenir un débriefing sérieux à la fin d’un contrat. Mais entendons-nous bien: un retour se doit d’être bienveillant, d’évoquer des pistes de progression quand il y a des points faibles, et ne doit jamais servir de prétexte à des attaques. Voir un collègue pleurer sur son lieu de travail est un signal d’alerte grave qui doit être pris immédiatement à sa juste mesure. Il n’est pas admissible que cela puisse se répéter et perdurer dans le temps.

Toute situation s’apparentant à du harcèlement au travail peut faire l’objet de poursuites. Le SNJ-CGT se tient aux côtés des victimes qui souhaitent se faire entendre.

Paris, le 13 juin 2025.

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