Communiqué de la CGT France Télévisions
Photo Thomas Koller
Le navire amiral du 20 heures est en train de couler. Avec lui, c’est la forteresse de la direction de l’Information qui s’écroule, c’est la faillite d’un système forgé pendant plusieurs dizaines d’années au sein de l’antenne de France 2. Ploutocratie, méritocratie, endogamie, réseau, élitisme, c’est ce cocktail toxique qui explose aujourd’hui.
Quand Léa Salamé commente un off consacré au terrible anniversaire de l’assassinat de Dominique Bernard, elle refait la même erreur que son collègue Julian Bugier au 13h, en confondant son nom avec celui de Samuel Paty.
Quand Léa Salamé, après quinze minutes de journal le 13 octobre 2025, commente un off consacré au terrible anniversaire de l’assassinat de Dominique Bernard, elle refait la même erreur que son collègue Julian Bugier quelques heures plus tôt au 13h, en confondant son nom avec celui de Samuel Paty, malheureuse victime lui aussi des islamistes extrémistes. La même erreur, deux fois. Malgré toute la cohorte de chefs et directeurs qui relisent la moindre virgule. C’est grave !
Pas de rectification en direct
C’est encore plus grave quand une directrice et un rédacteur en chef présents en régie sont informés de l’extérieur de l’erreur, mais décident de ne pas faire de rectificatif en direct à la fin du JT. Cela peut paraître incroyable, mais c’est la réalité.
C’est encore plus grave quand une directrice et un rédacteur en chef présents en régie sont informés de l’extérieur de l’erreur, mais décident de ne pas faire de rectificatif en direct à la fin du JT. Cela peut paraître incroyable, mais c’est la réalité.
La CGT met en garde la direction: qu’elle n’essaie pas de créer la diversion en faisant sauter des fusibles, comme à son habitude, il faut qu’elle assume pleinement ses responsabilités. Car ce dernier incident, tout comme les précédents et les dérives éditoriales qui s’accentuent depuis la rentrée sont le signe d’un système arrivé à bout de souffle.
Un système toxique pour l’éditorial
Depuis la destruction des éditions nationales de la 3, les journaux de France 2 sont la seule voix d’expression des journalistes de la rédaction nationale fusionnée. Donc le système élitiste hérité de la culture France 2 s’est propagé dans toute l’information.
Une clique de cadres journalistes fonctionnant en réseau choisit à la fois les sujets mis à l’antenne, les journalistes chargés de leur fabrication, et la façon de le faire. Ce ne sont plus les journaux de la rédaction, mais du petit groupe de décideurs éditoriaux.
Une clique de cadres journalistes fonctionnant en réseau choisit à la fois les sujets mis à l’antenne, les journalistes chargés de leur fabrication, et la façon de le faire. Directeurs adjoints de la rédaction, rédacteurs en chef et chefs de service ordonnent, font et défont parfois à la virgule.
Ce ne sont plus les journaux de la rédaction, mais du petit groupe de décideurs éditoriaux. La conséquence est visible à l’antenne : aucune diversité, récurrence de sujets sur des thématiques autour du fait divers, de la consommation et du people, unicité des approches et de la pensée. Et on ne parle pas du ton des commentaires dans les sujets…
Un système toxique et destructeur en terme humain
Proposer des sujets, les fabriquer en autonomie et qu’ils soient diffusés sont des prérogatives fondamentales du journaliste. Leur perte généralisée à la rédaction nationale crée non seulement des désordres éditoriaux, mais aussi des dégâts humains. Faut-il rappeler que des dizaines de témoignages de journalistes ont conduit à une expertise pour risque grave?
Une AG a révélé le ras-le-bol général des journalistes: management brutal, verticalité, trop de pression…
Tout récemment, une assemblée générale déclenchée par la SDJ de la rédaction nationale a révélé le ras-le-bol général des journalistes: management brutal, verticalité, trop de pression… les plaintes sont désormais généralisées chez les salariés. Trop c’est trop!
La CGT demande en urgence un rendez-vous à la présidence: il est grand temps de changer de direction et d’organisation à l’Information.
Paris, le 15 octobre 2025.
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