Communiqué du SNJ-CGT
À Besançon, la campagne pour les prochaines élections municipales est déjà lancée. Ce mardi 4 novembre 2025, le chef de file de la droite, Ludovic Fagaut, vice-président du Conseil départemental du Doubs et conseiller municipal d’opposition à Besançon, organisait ainsi son premier meeting. Toufik-de-Planoise, journaliste du média local et indépendant Le Ch’ni, était présent pour couvrir la soirée.
«En vérité vous n’êtes pas le bienvenu, on a consigne de vous expulser. Les responsables vous connaissent, c’est clair qu’ils n’aiment pas du tout ce que vous écrivez.»
Mais, alors que notre confrère venait juste de s’installer, un membre de la sécurité était dépêché pour lui signifier son expulsion, en prétextant la nécessité d’une prétendue invitation préalable, dont il était le seul à devoir justifier, sur les quatre cents âmes présentes. Avant de dévoiler le véritable motif: «En vérité vous n’êtes pas le bienvenu, on a consigne de vous expulser. Les responsables vous connaissent, c’est clair qu’ils n’aiment pas du tout ce que vous écrivez.»
En cause, notamment, un article publié le 1er novembre, illustrant les liens personnels et politiques entre Ludovic Fagaut et un homme condamné en première instance pour « violences conjugales » (lire ici), qui aurait fortement déplu au candidat. Le 26 septembre déjà, c’est le Rassemblement National, toujours à Besançon, qui refusait l’entrée d’un correspondant du Ch’ni, Nadwo, usant des mêmes excuses et pour des raisons tout à fait similaires.
Les hommes et femmes politiques n’ont pas à choisir les journalistes qui les suivent. Ces derniers doivent pouvoir exercer librement leur travail.
Le SNJ-CGT dénonce fermement ces graves entraves à la liberté de la presse, tient à faire part de ses inquiétudes et exprime son entier soutien au média Le Ch’ni et à sa rédaction.
Nous avons déjà eu l’occasion d’affirmer que les hommes et femmes politiques n’ont pas à choisir les journalistes qui les suivent. Ces derniers doivent pouvoir exercer librement leur travail, sans pressions, menaces ou mesures de rétorsion. Qui plus est concernant une élection locale, où la pluralité des sources d’information est plus que jamais cruciale pour les citoyennes et les citoyens.
Montreuil, le 9 novembre 2025.
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