Peugeot Aulnay, Goodyear Amiens, Air France, et tout récemment les manifestations contre la loi Travail-El Khomri…
Quelques exemples de conflits sociaux dont le traitement partial, par France Télévisions – et France 2 en particulier – a suscité bien des moments de colère et de honte chez les salariés, et bien des railleries sur les réseaux sociaux !
La CGT a déjà dénoncé ces partis pris idéologiques, très libéraux et surtout l’absence de pluralisme : comme tout récemment encore, dans le 20H de la 2, une caricature digne « d’un éditorial du Figaro » comme l’a qualifiée l’association Acrimed !
Et il faudra bien que France 5 ouvre ses débats de « C dans l’air » à d’autres sensibilités qu’à celles de la droite libérale et pourquoi pas à d’autres invités que des patrons de presse omni spécialistes auto déclarés ?
Si la « conso » est devenue l’incontournable rubrique branchouille qui meuble les JT, on sait quelle violence les « chiens de garde » du 20H ont dû se faire pour qu’on retrouve quelques reportages culturels ! Et encore… Benoîte Groult n’a eu droit qu’à un off pour l’annonce de sa mort, idem pour l’écrivain Maurice G. Dantec, dont le présentateur a évoqué les costumes et lunettes noires mais pas un seul titre de roman ! Bonjour tristesse !
On ne peut que rappeler la perte pour l’info de service public qu’a représentée la suppression du journal de la nuit sur France 2 !
Combien la promesse d’un grand Soir 3
– justement pour compenser cette perte – n’a pas été tenue !
et combien l’info nationale de la 3 a été vidée de sa substance !
Thierry Thuillier / Michel Field, même combat pour uniformiser l’info en fusionnant les rédactions, ou plutôt en faisant absorber la rédaction nationale de la 3 par celle de la 2, ce qui mettra fin au pluralisme et portera un coup fatal au respect de la déontologie.
Quant aux rédactions régionales et locales de la 3, celles qu’à Paris on tient dans le plus grand des mépris (mais sans oublier de pomper leurs images et leurs reportages !), celles qu’on compresse voire qu’on arrive même à supprimer pendant les vacances en espérant que l’actualité s’arrête ! Elles ont tellement subi de coupes dans leurs moyens qu’elles ne peuvent plus remplir correctement leur mission.
Mais qu’importe le fond, qu’importe l’absence de reportages du moment qu’on multiplie les directs et les stand up avec des outils low cost !!!
Les stations d’Outre-mer, elles, attendent toujours des perspectives et un projet, un an après l’arrivée d’une nouvelle direction de l’info. Aucune impulsion, voire une baisse de visibilité, puisque sur France Ô, les journaux du midi et du soir vont disparaître, afin de dégager des moyens pour la Chaine info.
Dans des stations largement sous-financées, où les multi-compétences sont déjà de mise, tout cela ne peut qu’inquiéter les équipes.
Alors pourquoi dans ces conditions tout miser sur une nouvelle offre d’info dans la précipitation, parier sur l’info en continu déjà si présente dans le PAF ?
Pourquoi prendre le risque d’une proposition bâclée bâtie sur un modèle low cost qui n’a recueilli l’adhésion d’aucune organisation syndicale car il met en miettes le modèle social de France télévisions ?
Pourquoi négliger l’offre d’info en numérique, qui devrait être la priorité de France télévisions pour reconquérir les publics qui ont déserté les écrans de télévision ?
Pourquoi surtout y mettre toute l’énergie de l’entreprise en sacrifiant la qualité et la quantité des nombreuses offres d’info qui existent déjà sur France télévisions, info nationale, régionale, ultra-marine ?
A quelques mois d’une double campagne présidentielle et législative, Delphine Ernotte signera-t-elle la fin du pluralisme ? Mêmes images, mêmes infos, même ligne éditoriale sur tous les écrans, publics comme privés.
François Hollande pense-t-il que cela le sauvera du désastre ?
Paris, le 29 juin 2016