Cet argumentaire préfigure le pire pour les salariés de ce pays si Marine Le Pen arrive au pouvoir. Edité par le collectif VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes) au printemps 2012, il vient d’être mis à jour. Nous vous le livrons en pièce jointe ici.
Lisez-le, parlez-en autour de vous…
Introduction
Décortiquer le programme du Front National n’est pas chose aisée ; pour une raison fondamentale : pour les fascistes, les questions programmatiques sont secondaires et essentiellement tactiques.
Leur vrai et unique programme est l’Etat fort ; entendons par là un Etat où les libertés démocratiques sont fortement restreintes, en attendant d’ être liquidées, un Etat où le mouvement ouvrier – partis et syndicats – est muselé, détruit, ou transformé en officine corporatiste ; un Etat où l’idéologie nationaliste et chauvine tient le haut du pavé, d’ abord contre les immigrés, soit-disant responsables de tous les maux, puis contre « l’étranger », individu ou pays, contre lequel il faut se prémunir voire s’armer. Dans les wagons de cette idéologie, la haine du juif, du franc-maçon, du rom, sensés personnifier « l’apatride », n’ est jamais très loin comme l’histoire du 20e siècle l’a malheureusement prouvé.
Dans ce schéma, les questions économiques et sociale,s voire sociétales, ne sont, la plupart du temps, qu’une variable d’ajustement en fonction des nécessités politiques et électorales du moment.
Ainsi, au début des années 1980, le programme du FN était largement inspiré de la politique ultra-libérale que Ronald Reagan menait aux Etats-Unis. Face à l ’épouvantail que constituait pour le parti frontiste le gouvernement « socialo communiste » de François Mitterrand, les recettes libérales convenaient à l’électorat petit bourgeois aisé du FN de ces années-là.
La décennie 1985-1995 allait voir un changement progressif mais important de l’électorat du Front National. Sous les coups de boutoir conjugués de la politique de rigueur en France à partir de 1983 puis de l’ effondrement des pays du « socialisme réel » à l’Est à la fin des années 80, une frange de l’ électorat populaire dériva
progressivement vers le FN.
Mars 2017