Afdas – Observatoire des métiers de la presse
Ils sont passés de 13 000 en 1975 à un peu plus de 35 000 aujourd’hui. Qui sont les journalistes détenteurs de la carte de presse professionnelle ? L’outil « Profession journaliste » a été mis à jour avec les données 2016 et offre un portrait statistique interactif, accessible à tous.
En 2016, 35 294 cartes de presse ont été délivrées, en baisse de 1,8% par rapport à 2014. Parmi elles, 95,6% concernent des renouvellements et 4,4% des nouvelles demandes.
– La presse écrite (papier et en ligne) reste le secteur dominant parmi les cartes de presse, mais sa part s’effrite régulièrement : en 2015, elle pèse environ 58% du total des cartes, soit 6,4 points de moins depuis 2000. Cette chute se confirme parmi les premières demandes : une baisse de 9,4 points en 16 ans.
Le secteur de la télévision, à l’inverse, est en nette progression sur la même période, 5,2 points de plus qu’en 2000.
– La féminisation se poursuit : si les femmes représentaient 40% des cartes en 2000, elles atteignent désormais 46,7% de ce total. Parmi les premières demandes de cartes, elles sont même majoritaires (53,8% en 2016), confirmant une tendance à l’œuvre depuis 2001. C’est dans les rédactions de presse écrite que cette présence féminine se constate le plus en 2015 : 48,4% des effectifs. Alors qu’en télévision, elles ne comptent que pour 42% des effectifs, 43,2% en radio et 43,7% en agences de presse.
– La population des journalistes vieillit : elle affiche 44,5 ans en moyenne au compteur. C’est un écart de plus de 3 ans avec l’année 2000 où l’âge moyen s’établissait à 41,2 ans. Léger rajeunissement du côté des premières demandes : 30,7 ans en moyenne en 2000 contre 30 ans en 2016. C’est en effet du côté des renouvellements que l’écart se creuse : 3,1 ans de plus depuis 2000 (45,2 ans en moyenne en 2016). Où sont les jeunes ? En télévision et en radio, où la moyenne d’âge des premières demandes de carte est la moins élevée : respectivement 28,3 ans et 28,4 ans.
– La précarisation se confirme. La situation des premières demandes de carte s’est totalement inversée : les CDI y étaient largement majoritaires en 2000 (65,8% du total des cartes) devant la pige à 32,9%. Aujourd’hui, c’est désormais un paysage de contrats beaucoup plus éclaté qui apparaît avec, en tête, les CDD à 36,5% devant les pigistes à 35,1% et les CDI à 28%.
– Les revenus fluctuent énormément selon les types de contrat. Tandis que le revenu médian des CDD diminue de 1,5% depuis l’an dernier, les CDI et pigistes voient le leur augmenter très légèrement : respectivement à 3 513 € en hausse de 1% et à 1 951 € en hausse de 0,9%. Les journalistes femmes gagnent moins que leurs confrères masculins quel que soit le type de contrat. Les femmes en CDI perçoivent un revenu médian de 3 383 € tandis qu’il s’élève à 3 688 € pour les hommes.
– La part des cursus reconnus (14 écoles aujourd’hui) est en hausse constante sur la période 2000 à 2016 : de 12,2% des cartes, elle est passée à 18,6%.
Chez les premières demandes, les diplômés des cursus reconnus sont le plus souvent en piges ou en CDD : 10,9% de CDI seulement contre 32,2% chez les cursus non reconnus. Mais après quelques années, ils s’en sortent mieux en termes de revenus moyens : en CDI, les journalistes issus de cursus reconnus (en renouvellements de cartes) gagnent, en moyenne, 3 878 € contre 3 500 € pour des professionnels issus de cursus non reconnus.
Sur le site « Profession journaliste », allez plus loin en explorant vous-mêmes la base de données des journalistes, mise à disposition par l’Observatoire des métiers de la presse à travers des dataviz interactives et téléchargeables.
Réalisé à partir des données issues de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), « Profession journaliste » permet de naviguer dans quinze années de données à travers une interface interactive simple et intuitive. Cet outil complet offre la possibilité de personnaliser chacun de ses graphiques et d’exporter les données qui y sont liés : évolution dans le temps, poids des cursus reconnus, comparaison entre secteurs, répartition par tranches d’âge ou par types de contrat.
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