8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes

0  -  Article mis à jour le 9 mars 2018

La mobilisation s’impose pour que les paroles se transforment en actes. Partout en France des actions auront lieu le 8 mars.

A Paris, un rassemblement sera organisé à 15h40 place de la République, suivi d’une manifestation.

 

Egalité F/H : syndicats et associations féministes contraignent le gouvernement
à annoncer des mesures concrètes

 

 

Le premier ministre a annoncé le 7 mars de premières mesures pour l’égalité professionnelle avec l’ouverture d’une concertation de 4 à 8 semaines pour aboutir à des dispositi

 

ons législatives. La CGT se félicite que la mobilisation syndicale et féministe contraigne enfin le gouvernement à annoncer des mesures concrètes. Le gouvernement reprend la proposition des organisations syndicales de passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats en matière d’égalité salariale, et d’y associer des sanctions si les inégalités salariales ne sont pas supprimées dans un délai de 3 ans.

Ces premières avancées ont été gagnées grâce à l’unité syndicale, au rassemblement des associations féministes, et à la mobilisation des salarié-e-s, pour lesquelles la CGT a joué un rôle moteur. De nombreuses interrogations demeurent cependant sur la traduction effective de ces annonces qui comportent des lacunes majeures. Rien pour lutter contre la précarité des temps partiels, rien sur la parentalité ni sur les violences sexistes et sexuelles notamment. La CGT appelle les salarié-e-s à se mobiliser ce 8 mars – en portant un ruban blanc pour dénoncer les violences et en agissant à 15h40, heure à laquelle les femmes arrêtent chaque jour d’être payées – pour que les paroles soient enfin suivies d’actes.

Pas de tour de passe-passe, ce sont les 26 % d’écart de salaire qu’il faut supprimer

Le gouvernement annonce la mise en place d’un logiciel pour calculer les écarts de salaires et évaluer les écarts inexpliqués, qui s’élèveraient au niveau national à 9 %. La loi impose de supprimer toutes les discriminations dont sont victimes les femmes, qu’elles soient « expliquées » ou non. Pas question que le logiciel se transforme en boîte noire, en ardoise magique des inégalités salariales et professionnelles, permettant de passer de 26 à 9 voire 0 % d’écart de s

alaire ! Ce n’est pas seulement à poste égal qu’il faut raisonner, il est nécessaire de prendre en compte les temps partiels, les inégalités cumulées sur la carrière, la dévalorisa

 

tion des métiers à prédominance féminine et la part variable de la rémunération.

Le gouvernement annonce aussi la multiplication par 4 des contrôles de l’inspection du travail. Il était temps ! Alors que 60 % des entreprises ne respectent pas l’obligation de négocier sur l’égalité professionnelle, seules 0,2 % d’entre elles ont été sanctionnées. Cependant, les effectifs d’inspecteurs et d’inspectrices du travail ont baissé de 20 % en 10 ans, il faut donc augmenter considérablement le nombre pour que les contrôles soient réels. La CGT rappelle son exigence de mesures pour la parentalité, avec un plan de création de places en crèche, une vraie protection des femmes enceintes, un allongement des congés paternité et maternité et une augmentation de l’indemnisation du congé parental pour qu’il soit mieux partagé.

 

Sur les violences sexistes et sexuelles, le compte n’y est pas

La CGT, avec les 29 organisations du collectif #8mars15h40 a réalisé une consultation en ligne et recueilli en deux semaines 1604 témoignages de violences sexuelles commises sur le lieu de travail, dont 56 viols. 974 femmes ont témoigné de violences conjugales et plus de 50 % d’entre elles estiment que ces violences ont eu un impact négatif sur leur emploi ou leur carrière. Alors que plus de 80 % des entreprises n’ont pas de plan de prévention des violences sexistes et sexuelles, le gouvernement n’annonce aucune mesure contraignante pour les employeurs. Il ne prévoit aucun nouveau dispositif pour protéger les victimes : pas de nouveaux droits pour les représentant-e-s du personnel et les conseiller-e-s du salarié, pas de prise en charge des frais médicaux et psychologiques, pas d’extension des délais de prescription pour contester des licenciements abusifs…Et toujours aucun moyen humain et financier supplémentaire, notamment pour l’AVFT, seule association d’accompagnement des femmes victimes de violences au travail, débordée et contrainte de fermer son accueil téléphonique.

Montreuil, le 8 mars 2018

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