Journalistes kurdes en grève de la faim

0  -  Article mis à jour le 19 mars 2019

Dans une lettre envoyée le 24 février depuis Strasbourg, écrite « à l’attention des syndicats de journalistes », la journaliste Gulistan Ike souhaite « faire entendre [son] cri et celui de [ses] camarades en grève de la faim depuis le 7 novembre 2018 » pour demander « la fin de l’isolement d’Abdullah Ocalan » et « pour une paix au Moyen-orient ».

« Journaliste pour la chaîne de télévision Stêrk TV en Belgique et présidente de l’association des journalistes kurdes d’Europe, j’ai décidé de rejoindre l’initiative “Brisons l’isolement”, le 17 décembre 2018 à Strasbourg avec 13 autres personnes. Parmi nous, il y a une ancienne députée HDP, le co-président de la Fédération des associations kurdes d’Europe, un avocat, une activiste féministe, un chercheur… », explique ainsi Gulistan Ike.

« Je ne suis pas la seule journaliste en grève de la faim, précise-t-elle. Notre consœur Kibriye Evren, journaliste à Jin News, la première agence de presse féminine au Kurdistan, participe également à cette grève de la faim depuis le 16 décembre 2018, dans la prison de Diyarbakir. Le motif de l’arrestation de Kibriye Evren montre combien la situation dans le pays est alarmante. L’exercice de la profession de journaliste est devenu un crime pour la justice d’Erdogan. »

Les syndicats de journalistes adhérents de la FIJ (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes) ont répondu à cette lettre, par le courrier que voici :

A l’attention de Gulistan Ike, journaliste kurde en grève de la faim.

Chère consœur,

Nous apprenons la grève de la faim que vous menez depuis de nombreuses semaines à Strasbourg dans le cadre de la défense de la cause kurde.

Comme vous le savez les syndicats français (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes) avec la Fédération internationale des journalistes -dont ils sont membres- luttent sans répit pour la libération des quelque 150 journalistes turcs et kurdes et des syndicalistes embastillés sur ordre du régime du dictateur Erdogan.

Nous n’avons de cesse de dénoncer les arrestations, les procès et les condamnations dont sont victimes nos consœurs et confrères en Turquie et les coups portés à la liberté de l’information par la reprise en main de nombreux médias par les hommes liges de l’AKP.

Plus généralement, nous dénonçons toutes les atteintes, hélas nombreuses, aux libertés en Turquie, comme les incarcérations de députés, responsables politiques, avocats, fonctionnaires, enseignants, etc. La Turquie doit retrouver au plus vite un régime démocratique dans lequel les libertés fondamentales seront respectées, les opposants enfin délivrés de tout carcan étouffant les paroles contraires aux thèses d’Erdogan et les médias en mesure d’informer complètement les citoyens.

L’Europe doit cesser de fermer les yeux sur la politique liberticide d’Ankara, membre du Conseil de l’Europe. Les syndicats français sont intervenus à plusieurs reprises auprès du Quai d’Orsay pour faire cesser ces dénis de justice en Turquie.

Solidarité.

Le 28 février 2019

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