L’information professionnelle en danger : trois rédactions du Groupe Moniteur (Infopro digital) en grève

0  -  Article mis à jour le 18 janvier 2021

Communiqué des rédactions du groupe Moniteur

Après une première journée de “télégrève” le 14 décembre 2020, suivie par 35 journalistes sur40 de la rédaction du Moniteur des travaux publics et du bâtiment, le mouvement s’étend au reste du Groupe Moniteur (Infopro digital). Une deuxième journée de mobilisation a lieu aujourd’hui, vendredi 15 janvier, au sein des rédactions du Moniteur, de la Gazette des communes et d’AMC. Elle est soutenue par la société des journalistes de L’Usine nouvelle et la rédaction du Journal de l’environnement.

L’étincelle a eu lieu lorsque s’est profilé le non-remplacement d’un troisième poste sur la seule année 2020 au sein de la rédaction du Moniteur, confirmé en ce début d’année par la direction.Depuis le rachat du Groupe Moniteur par Infopro digital en 2013, l’effectif de journalistes est passé de 140 à 105, tandis que celui des journalistes pigistes a chuté de 30 % en dix ans. Parallèlement, les budgets piges (rédaction et iconographie) s’amenuisent année après année.

A cela s’ajoute la suppression en 24 heures, sans préavis, de titres parfois historiques, parce qu’ils ne remplissaient plus les critères de marge à deux chiffres, alors même que les équipes travaillaient à la sortie du prochain numéro : le Moniteur Export à l’été 2019, et Paysages Actualités en janvier 2020.

Cette politique est commune à l’ensemble d’Infopro digital et indigne du leader de la presse professionnelle. Aujourd’hui, c’est le Journal de l’environnement (Red-on-line) créé en 2004 qui doit s’arrêter brutalement. Et dans le même temps, L’Usine nouvelle (Gisi), titre de référence dans le secteur de l’industrie, doit passer d’une périodicité hebdomadaire à mensuelle.

Autre sujet d’inquiétude majeur, les atteintes de plus en plus fréquentes à la déontologie. ChezInfopro digital, la frontière entre entreprise de presse et entreprise de services, entre journalisme et communication, s’efface inexorablement (publi-rédactionnels difficiles à identifier, articles et études sponsorisés écrits par des non-journalistes, etc.).

L’ensemble de ces choix stratégiques entraîne des conditions de travail alarmantes : horaires  à rallonge, surcharge de travail, perte de sens, stress… En résulte une augmentation manifeste des cas de burn-out et d’arrêts maladie. Jusqu’à présent toutes nos demandes sont restées lettres mortes. Les journalistes en grève espèrent donc que ce mouvement permettra enfin d’ouvrir un dialogue constructif avec la direction.

Les rédactions du Groupe Moniteur

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