Menaces contre France 3 : le grand silence de France Télévisions

0  -  Article mis à jour le 11 mai 2021

Communiqué de la CGT France Télévisions

Pour avoir joué son rôle de responsable éditorial, le directeur de France 3 Centre Val de Loire a été violemment mis en cause par Pascal Praud et ses éditorialistes, le 30 avril dans l’Heure des Pros sur CNews.

Son tort, aux yeux de la chaine ultra-droitière de Bolloré : avoir déprogrammé un «documentaire» sur les fêtes de Jeanne d’Arc, produit et financé par la municipalité LR d’Orléans et qui apparaissait comme relevant trop de la communication politique. Le commentaire était assuré par une journaliste de Valeurs actuelles, le journal d’opinion «de la droite qui s’assume».

Suite à cette émission où son nom a été à plusieurs reprises jeté en pâture, Jean-Jacques Basier a reçu des menaces de mort.

Dans pareille situation, on pouvait attendre, de la part de France Télévisions une réaction publique et un soutien à ce cadre. Depuis dix jours, le silence est, au contraire, assourdissant.

Qu’en est-il de la protection que doit l’entreprise à ses salariés quand leur intégrité est mise en cause dans l’exercice de leurs fonctions ? Qu’en est-il plus largement des attaques contre les salariés de France 3, dont l’indépendance a été mise en cause sur le plateau de CNews ?

Qu’en est-il de la protection que doit l’entreprise à ses salariés quand leur intégrité est mise en cause dans l’exercice de leurs fonctions ? M. Basier a porté plainte contre X, seul, en son nom propre.

Qu’en est-il plus largement des attaques contre les salariés de France 3, dont l’indépendance a été mise en cause sur le plateau de CNews ? On y entend vilipender «les petits commissaires du peuple de France 3», «pas très courageux», qui «ont des mentalités d’épurateurs» et «qui auraient tondu à la Libération». Là non plus, ça ne mérite pas une réaction de la direction ?

Alors qu’au sein du comité de direction, les Lucky Luke de Twitter dégainent en permanence pour s’auto-congratuler à tout bout de champ, visiblement ces faits graves les ont soudain rendus muets.

C’est d’autant plus étonnant que dans le même temps, dans le JDD, la présidente de l’UER, une certaine Delphine Ernotte, se paye de mots sur la défense de notre indépendance et s’inquiète des attaques subies par plusieurs médias publics européens.

Que faut-il de plus ? Faudra-t-il attendre les attaques contre les équipes de France 3 sur le terrain, de la part d’individus décomplexés par la banalisation de l’invective et l’absence de réactions ?

Que faut-il de plus ? Faudra-t-il attendre les attaques contre les équipes de France 3 sur le terrain, de la part d’individus décomplexés par la banalisation de l’invective et l’absence de réactions ?

On n’ose imaginer que le silence pudique de France Télévisions pourrait avoir un lien avec les relations privilégiées, révélées par la presse, qu’entretient Pascal Praud avec la Macronie, chef de l’Etat compris.

Nous interpellons la direction de cette entreprise. Nous lui demandons de dénoncer les mises en cause de l’indépendance et du professionnalisme des salariés de France 3 et d’accompagner en justice le directeur de Centre Val de Loire, qui n’a fait que son travail.

Le 10 mai 2021.

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