Les journalistes rémunérés à la pige du groupe Profession Santé ont décidé de soutenir symboliquement le mouvement social du 24 octobre initié par nos collègues du Quotidien du médecin.
Nous estimons que la situation de nos collègues en poste qui perdent des droits à congés sans contrepartie est préoccupante et elle fait écho à plusieurs situations problématiques qui concernent les journalistes pigistes du groupe. En particulier:
- la non-revalorisation des tarifs de piges, inchangés depuis plus de 20 ans.
- le non-respect de certains droits fondamentaux des journalistes, pourtant prévus dans la convention collective nationale des journalistes (lire ici).
Pour détailler davantage, voici quelques éléments de contexte:
- Le tarif brut d’une pige au Quotidien du médecin est de 127,83 euros pour des articles et reportages médicaux ou socio-professionnels (inchangé depuis au moins 2001).
- Le tarif brut pour des articles de dossiers médicaux est de 153 euros (inchangé depuis au moins 20 ans).
- Le tarif brut de 1.000 signes au Quotidien du pharmacien est de 34,22 euros (inchangé depuis au moins 20 ans). Cela correspond à environ 51 euros bruts le feuillet de 1.500 signes, soit à peine 1 euro de plus que les tarifs syndicaux négociés récemment au niveau de la Fédération nationale de la presse spécialisée à laquelle vous appartenez.
- Les tarifs bruts au Généraliste depuis au moins 2012 sont de :
* 300 euros pour le dossier médical double page et 150 à 153 euros bruts la page.
* 300 euros pour le dossier médical double page et 150 à 153 euros bruts la page (page de 4200 signes environ, que ce soit une conférence de presse, un dossier ou un article issu du suivi de congrès sur place même le week-end). - Le tarif brut d’une photo au Quotidien du médecin est de 121,2 euros.
- Le tarif brut d’une photo au Quotidien du pharmacien est de 64,2 euros.
Par ailleurs, certains pigistes attendent le règlement de leurs frais de reportage, de déplacements en congrès à l’étranger, ou de logement pendant des mois. Le tarif de 50 euros par jour de congrès semble extrêmement bas sachant la charge de travail que représente un congrès médical. Cela représente des centaines d’euros en attente pour des salariés déjà précaires.
Ajoutons que le barème kilométrique, pourtant revalorisé par le gouvernement en début d’année pour tenir compte de l’explosion des coûts du pétrole, n’a pas bougé dans l’entreprise et reste fixé à 0,44 euro du km au lieu de 0,575 (lire ici).
Enfin, les journalistes pigistes du groupe ne bénéficient pas, comme le prévoit pourtant la convention collective nationale des journalistes, de congés exceptionnels (lire ici) en cas d’événements (naissance mariage, décès d’un proche, déménagement, etc.) .
Leurs collègues en poste y ont pourtant droit, ce qui crée de fait une inégalité de traitement entre les salariés. Je vous rappelle que l’inégalité de traitement entre salariés est illégale (lire ici).
Nos demandes:
Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires qui doivent se tenir chaque année, et n’ont pas eu lieu l’année dernière, les pigistes du Groupe Profession Santé demandent, comme leurs collègues en poste, des revalorisations salariales (texte et photo) tenant au moins compte de l’inflation sur 20 ans (44% sur 20 ans).
Nous demandons également une monétisation des jours de congés sur le même mode de calcul que les indemnités de chômage partiel, auxquelles n’ont pas eu droit les pigistes du groupe qui en avaient pourtant besoin pendant la crise Covid. Enfin, nous demandons que le règlement des frais de reportage, congrès et autres déplacements, à l’étranger ou en France, soit effectué au juste prix, en temps et en heure, voire idéalement, que ce soit la rédaction qui paie ces frais en amont de l’événement.
Le 21 octobre 2022.