Communiqué du SNJ-CGT du “Républicain Lorrain”
“Les Lauriers des Collectivités locales”, “Les Trophées de l’Agriculture”, “Mon Beau Village”, “Les Ailes de Cristal”, “Show Industrie”… La liste est longue ; c’est celle des sujets « événementiels » auxquels les journalistes du Républicain Lorrain auront participé en 2022. Comme autant d’étapes de ce que Philippe Carli entendait par « partenariat », le 12 avril à Woippy.
« On ne vous demandera jamais de faire ce que vous ne faites pas déjà », répondait le président du groupe Ebra à une rédactrice qui l’interpellait. Elle s’inquiétait alors de la compatibilité de la déontologie avec cet investissement massif dans « l’événementiel »…
D’ailleurs, que dit la déontologie ? Pierre angulaire en la matière, la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971) incite à « ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire ».
Quand les professionnels que nous sommes sont mis à contribution pour ancrer le rôle de distributeur de médailles de notre titre de presse – pardon, « marque » –, est-ce vraiment notre job ? Les textes cités ici marquent la limite avec la mission de communicant.
Les journalistes du Républicain Lorrain doivent décliner les obligations liées à ces rendez-vous, toujours plus nombreux. Surtout quand cette porosité se traduit par un surplus de travail réclamé aux équipes, entre remontées à la hiérarchie sur les candidats potentiels à ces multiples distinctions et papiers de présentation des nommés. Ces mêmes équipes à qui la direction refuse, encore et toujours, des effectifs ou de la reconnaissance, qui leur permettraient d’assurer, avant tout, leur véritable mission : informer, rechercher la vérité et la livrer.
« On ne vous demandera jamais de faire ce que vous ne faites pas déjà. » A double discours, double récompense pour le président d’Ebra, les Lauriers de l’Ambiguïté et le Trophée de la Mauvaise Foi.
Woippy, le 11 novembre 2022.