Communiqué du SNJ-CGT du « Monde diplomatique »
C’est l’un de ses combats: depuis des années, Le Monde diplomatique documente la concentration des médias français dans les mains de quelques milliardaires et propose une refonte de l’organisation du secteur médiatique. Nous, salariés, élus et syndiqués du SNJ-CGT au Monde diplomatique, nous nous réjouissons que le travail de notre journal ait rencontré ses lecteurs (jusqu’à 180.000 exemplaires vendus par mois) et que ce succès ait permis de rétablir de bons résultats financiers, gages de notre indépendance.
Alors, trop beau pour être vrai? Des articles de presse se sont mis en tête de dévoiler les coulisses prétendument sordides d’un titre décrit – dans un registre mêlant admiration et ressentiment – comme «l’aristocratie» du paysage médiatique de gauche (Libération, 13 avril) et qui peut se féliciter d’une belle «performance vu l’état sinistré de la presse» (Arrêt sur images, 13 avril). Sur-profits, précarité, exploitation d’un «prolétariat pigiste», anti-syndicalisme: nos confrères n’y vont pas de main morte. Mais surtout, ils se livrent à des attaques personnelles contre plusieurs salariés du journal, sur la base de témoignages anonymes et de ragots.
Certes, tout n’est pas parfait au Monde diplomatique et l’année passée fut difficile. Le journal a traversé une crise interne qui a créé de fortes tensions dans le collectif de travail.
Certes, tout n’est pas parfait au Monde diplomatique et l’année passée fut difficile. Le journal a traversé une crise interne qui a créé de fortes tensions dans le collectif de travail. Elle mêlait un contentieux entre la direction et un salarié en CDD et la dénonciation par une salariée de comportements abusifs de la part de notre ancien délégué syndical, aujourd’hui licencié après validation par l’inspection du travail. Ce dernier a fait appel.
Dans ce contexte difficile, le SNJ-CGT a joué son rôle. Dans la première affaire, il a tenté une médiation, par l’intermédiaire du secrétaire général national du syndicat, qui n’a hélas pu aboutir à une solution négociée. Dans la seconde, après recueil de la parole de la plaignante et évaluation des témoignages et autres pièces du dossier, une nouvelle déléguée syndicale a été désignée.
En tant que seule force syndicale organisée au Monde diplomatique, le SNJ-CGT assume sa responsabilité dans le bilan social du journal. Il a porté ces dernières années des dossiers importants. Nous continuons cependant de revendiquer l’amélioration de la rémunération des collaborateurs les plus précaires, notamment pour les grandes enquêtes.
En tant que seule force syndicale organisée au Monde diplomatique, le SNJ-CGT assume sa responsabilité dans le bilan social du journal. Il a porté ces dernières années des dossiers importants, notamment la réduction des inégalités salariales au moyen d’une grille et le relèvement du tarif de pige à 110 euros brut le feuillet, parmi les plus élevés de la profession et dont nos détracteurs manquent de rappeler la progression récente (+47% depuis 2017, dont +6% en 2023 dans le contexte d’inflation).
Si notre succès éditorial a fait décoller conjoncturellement nos bénéfices, et partant l’intéressement versé aux salariés postés, les journalistes pigistes n’ont pas été laissés sur le bord de la route. Nous continuons cependant de revendiquer l’amélioration de la rémunération des collaborateurs les plus précaires, notamment pour les grandes enquêtes.
Fort d’une nouvelle équipe d’élus, le SNJ-CGT entend poursuivre le travail qui reste à accomplir, contribuer à restaurer un climat serein dans l’équipe et défendre syndicalement et éditorialement les valeurs d’émancipation et de progrès social.
Paris, le 20 avril 2023.
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