Une figure du syndicalisme africain vient de déposer les armes

0  -  Article mis à jour le 5 juillet 2023

Communiqué de la CGT

Notre camarade Hadja Rabiatou Serah Diallo vient de s’éteindre, par suite d’une longue maladie, à l’âge de 73 ans, à Conakry.


En 2000, Rabiatou avait été la première femme à accéder à un poste de Secrétaire générale d’une organisation syndicale nationale sur le continent Africain, la CNTG. Elle et ses camarades feront de la CNTG la première force syndicale de son pays.

En 2000, Rabiatou avait été la première femme à accéder à un poste de Secrétaire générale d’une organisation syndicale nationale sur le continent Africain, la CNTG. Elle et ses camarades feront de la CNTG la première force syndicale de son pays.

Lors de sa vie de militante syndicale débutée dès l’âge de 19 ans, elle aura mené de grandes luttes dans son pays, afin de faire avancer le droit des travailleuses et travailleurs mais elle aura été, également, une combattante farouche pour l’instauration de la démocratie dans son pays.


De la première grève générale qu’a connue la Guinée en 2006, pendant laquelle elle réussira à organiser et mobiliser les travailleuses·eurs du secteur informel au soulèvement populaire de 2007 dont elle fut la figure de proue, Rabiatou – issue d’une famille modeste – aura toujours été fidèle à ses engagements: lutter pour la justice sociale et pour la démocratie. Cette volonté farouche et intransigeante lui aura valu de connaitre plusieurs fois la prison de Conakry.

De la première grève générale qu’a connue la Guinée en 2006, pendant laquelle elle réussira à organiser et mobiliser les travailleuses·eurs du secteur informel au soulèvement populaire de 2007 dont elle fut la figure de proue, Rabiatou – issue d’une famille modeste – aura toujours été fidèle à ses engagements: lutter pour la justice sociale et pour la démocratie. Cette volonté farouche et intransigeante lui aura valu de connaitre plusieurs fois la prison de Conakry.

En 2010, après la fuite de Moussa Camara, chef de la junte militaire au pouvoir qui s’était rendu coupable du massacre du stade de Conakry, Rabiatou dirigera le Conseil national de transition et réussira le tour de force d’organiser les élections générales en six mois. Elle deviendra, ensuite, la présidente du Conseil économique et social de Guinée, instance qu’elle défendra après le coup d’État de 2021, face à la nouvelle junte au pouvoir. Elle était également présidente d’honneur de l’Union des Conseils Economiques et Sociaux et Institutions Similaires Francophones (UCESIF).

Depuis l’indépendance du pays en 1958, de la construction de la première école de formation syndicale du continent construite, à Conakry, à la dénonciation internationale de la répression de la junte militaire en septembre 2009, la CNTG et la CGT ont toujours été proches l’une de l’autre.


Rabiatou faisait ce lien, toujours vigilante à entretenir cette fraternité et cette mémoire commune qui nous unissaient.

Lors du dernier séjour d’une délégation CGT en Guinée, en 2019, malgré la fatigue et sa charge de présidente du Conseil Economique et Social de Guinée, elle se fera un point d’honneur de prendre le temps nécessaire pour recevoir ses camarades français.


Le syndicalisme africain perd, aujourd’hui, l’une de ses plus grandes figures.

Sa conviction que seule la justice sociale permettra au continent africain de sortir des difficultés qu’il endure guidera et inspirera les nouvelles générations de syndicalistes prêtes à reprendre le flambeau de la lutte.
La CGT transmet à toutes et tous les syndicalistes guinéens ses plus profondes condoléances.

Montreuil, le 30 juin 2023.

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